Des fidèles touchent le cercueil d’Aboubakar Cissé lors de ses funérailles, à la Grande Mosquée de Paris, le 5 mai 2025.

Une première expertise psychiatrique a conclu à l’irresponsabilité de l’homme qui a tué en avril Aboubakar Cissé, jeune Malien de 22 ans, dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), et une deuxième expertise a été ordonnée, a rapporté jeudi 3 juillet la procureure de Nîmes. Olivier Hadzovic, mis en examen pour « assassinat à raison de la race ou de la religion » et écroué, a été transféré peu après en unité spécialisée psychiatrique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Assassinat d’Aboubakar Cissé : la procureure de Nîmes écarte la piste terroriste au profit de la « fascination morbide » de l’auteur

Lors de sa première présentation au juge d’instruction pour sa mise en examen le 9 mai, il « n’avait pas été en mesure de faire des déclarations », avait à l’époque souligné la procureure, Cécile Gensac, l’avocat du jeune homme évoquant des problèmes psychiatriques.

Il a ensuite fait l’objet « d’une expertise psychiatrique concluant dans le cadre judiciaire à une irresponsabilité pour troubles psychiatriques ayant aboli le discernement au moment de la commission des faits », a ajouté Cécile Gensac. « Une nouvelle expertise conjointe à deux experts a été mandatée par le magistrat instructeur », a-t-elle précisé dans un communiqué.

D’après le code de procédure pénale une personne dont le « discernement ou contrôle de ses actes » était « aboli » au moment des faits n’est « pas pénalement responsable ». Si ce discernement était seulement « altéré » l’auteur peut être jugé.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A La Grand-Combe, après le meurtre d’un fidèle dans une mosquée, l’émotion et la colère

57 coups de couteau

Aboubakar Cissé a été frappé de 57 coups de couteau le 25 avril dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe, commune de moins de 5 000 habitants au nord d’Alès. En fuite pendant près de trois jours, Olivier Hadzovic s’est rendu le 27 avril dans la nuit en Italie, au commissariat de Pistoia, près de Florence, accompagné d’une tante et d’un avocat.

Olivier Hadzovic a agi « dans un contexte isolé » et « sans revendication idéologique ou lien avec une organisation qui diffuserait une revendication idéologique », avait fait savoir le 2 mai Cécile Gensac, justifiant la non-saisie du Parquet national antiterroriste (PNAT). « Les faits paraissent à ce stade construits autour de l’envie obsessionnelle de tuer une personne », d’une « envie de tuer quelqu’un, quelle que soit la cible », sur fond de « fascination morbide », avait-elle insisté, précisant que le PNAT demeurerait « en observation » sur ce dossier sensible.

Mourad Battikh, un des avocats de la famille de la victime, avait affirmé qu’il ne faisait « aucun doute » que ce meurtre est « une attaque de nature terroriste ». « La communauté musulmane doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen », avait-il ajouté.

Selon les premiers éléments de l’enquête, Olivier Hadzovic avait fait part très peu de temps auparavant sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme Discord, de son intention de « violer des femmes, de tuer ». Banni du réseau, il y était revenu sous de nouveaux profils.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La « haine antimusulmane », « menace majeure pour notre République »

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version