- Dans la nuit du 16 avril 2024, Philippe Coopman, 22 ans, avait été battu à mort lors d’un guet-apens sur un parking de Grande-Synthe.
- Ce jeudi 2 octobre, 3 adolescents ont été condamnés à des peines de 18 ans à 20 ans de réclusion criminelle.
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Grande-Synthe, une commune sous le choc après l’assassinat de Philippe et plusieurs autres agressions
« Justice a été faite
« , a réagi juste après le verdict Me Anaïs Pascal, avocate des parties civiles. Trois adolescents ont été condamnés jeudi à des peines de dix-huit ans de réclusion criminelle pour l’un, et de vingt ans pour les deux autres, un an et demi après l’assassinat de Philippe Coopman. Ce jeune homme avait été tué en 2024 à Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), suscitant un vif émoi dans la ville.
Le verdict du tribunal pour enfants de Dunkerque est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait réclamé dix-sept, dix-huit et vingt ans de prison. Du fait de leur minorité, les trois accusés, jugés à huis clos depuis lundi, encouraient vingt ans de réclusion criminelle maximum. Leurs peines de prison ont été notamment assorties de suivis socio-judiciaires de cinq et sept ans, avec injonction de soins.
Ces 4 jours de procès, c’est du domaine de l’indicible
Ces 4 jours de procès, c’est du domaine de l’indicible
Me Anaïs Pascal
Dans la nuit du 16 avril 2024, Philippe Coopman, 22 ans, avait été battu à mort lors d’un guet-apens sur un parking de Grande-Synthe. Trois adolescents âgés de 14 et 15 ans, dont deux cousins, avaient été rapidement interpellés puis mis en examen pour « meurtre avec guet-apens
« , l’équivalent d’un assassinat, puis placés en détention provisoire. En rentrant dans le box des accusés pour entendre le verdict, l’un était légèrement souriant, tandis qu’un autre regardait ses pieds.
« Ces quatre jours de procès, c’est du domaine de l’indicible, j’en ai perdu ma voix
« , a reconnu Me Anaïs Pascal. Ce verdict « satisfait
» ses clients car il va leur permettre pour certains de « commencer leur deuil et pour d’autres, de le poursuivre »
, a ajouté l’avocate. Les avocates de la défense n’ont pas souhaité s’exprimer devant la presse après le verdict, comme durant tout le procès.
Philippe était là « au mauvais endroit au mauvais moment »
En garde à vue, deux des mineurs avaient déclaré avoir donné rendez-vous en pleine nuit à un homme, qu’ils assuraient être Philippe Coopman, sur le parking d’une supérette via le site de chat en ligne « Cocoland », en se faisant passer pour une jeune fille mineure. Ils s’étaient justifiés de l’avoir agressé en estimant qu’il était « répréhensible
» pour un homme majeur de répondre à une telle annonce, avait expliqué le parquet de Dunkerque en avril 2024.
Cependant, une autre personne qui avait répondu à cette fausse annonce était « immédiatement venue se dénoncer au début de la procédure
« , avait affirmé lundi Me Pascal. « Ça a été confirmé durant le procès, il (Philippe Coopman, ndlr) était bien là au mauvais endroit au mauvais moment
« , a-t-elle maintenu jeudi, parlant de « preuves irréfutables
« . Son honneur « a été lavé et nous en sommes profondément reconnaissants
« , a renchéri jeudi Yacine, un ami de la victime, dans un discours lu à l’issue du procès au nom de toutes les parties civiles. « Même les accusés ont reconnu eux-mêmes la vérité : Philippe ne méritait pas ce qui lui est arrivé
« , a-t-il ajouté.
Lundi, Me Pascal avait décrit ses agresseurs comme « extrêmement violents, avec des parcours de vie carencés
« , n’ayant « pas beaucoup d’empathie, si ce n’est pas du tout, pour les victimes
« . Elle avait dénoncé un acte de « barbarie
» : Philippe Coopman a été « massacré
« , avait-elle insisté. Cette affaire avait déclenché une vive émotion à Grande-Synthe, où de nombreux habitants connaissaient Philippe Coopman, animateur dans des centres de loisirs de la ville et qui souhaitait devenir kiné.