Michel Barnier lors du rendez-vous estival du parti Les Républicains, à Port-Marly, le dimanche 7 septembre 2025.

Le suspense existe à peine. Les Parisiens de la 2e circonscription, bastion de la droite, sont appelés, dimanche 21 septembre, à élire leur nouveau député, au premier tour d’une législative partielle pour laquelle l’ancien chef du gouvernement Michel Barnier (Les Républicains, LR), âgé de 74 ans, est donné large favori.

Son adversaire principale, parmi les dix-sept candidats en lice, est la socialiste Frédérique Bredin, 68 ans, une ancienne ministre des sports de François Mitterrand, seule candidate de gauche.

S’il est élu, l’ex-premier ministre éphémère d’Emmanuel Macron sera le seul député LR de la capitale où, depuis 2022, les dix-huit circonscriptions sont partagées entre la gauche et les macronistes.

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Le scrutin dans cette circonscription d’environ 100 000 habitants à cheval sur les 5e, 6e et 7e arrondissements de la capitale, a été provoqué par l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection du député macroniste Jean Laussucq.

« Personne ne sait qu’on vote dimanche »

La seule incertitude réside finalement dans la tenue ou non d’un second tour, au vu notamment du risque d’abstention élevée, le scrutin exigeant qu’au moins un quart des électeurs inscrits se rendent aux urnes pour qu’un candidat puisse l’emporter dès le premier tour. « Le vrai problème qu’on a, c’est que personne ne sait qu’on vote dimanche », a reconnu la présidente (LR) de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

Michel Barnier a la voie libre dans son camp depuis le retrait de Rachida Dati, qui avait menacé au début de l’été de se présenter face à lui, le soupçonnant d’avoir des ambitions municipales. La maire du 7e arrondissement a finalement jeté l’éponge moyennant son intronisation par LR pour la mairie de Paris, évitant un duel fratricide.

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« Chacun est maintenant à sa place », a souligné l’ancien chef du gouvernement, renversé en décembre 2024 après seulement trois mois à Matignon, qui s’est affiché avec la ministre de la culture démissionnaire durant sa campagne éclair. « Je serai un député exigeant et loyal à l’égard du nouveau gouvernement », a promis l’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, plusieurs fois député de Savoie, vendredi lors de son dernier meeting de campagne.

Le Savoyard vit à Paris depuis douze ans mais n’y est pas inscrit. « Il votera avec la procuration d’un ami. Il s’inscrira après sa victoire », a dit son entourage à l’Agence France-Presse (AFP).

« Barnier s’est vendu pour un plat de lentilles »

Frédérique Bredin espère mettre Michel Barnier en ballottage ; le second tour est prévu le 28 septembre. En 2024 : la socialiste Marine Rosset, sa suppléante, avait créé la surprise en arrivant en tête du premier tour, sous la bannière du Nouveau Front populaire.

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L’ancienne maire de Fécamp (Seine-Maritime), qui voit en son adversaire le « symbole de l’échec gouvernemental », pense aussi que les « manœuvres » de la droite cet été repousseront une partie de l’électorat du centre droit. « Barnier s’est vendu pour un plat de lentilles, il a renoncé à ses valeurs pour servir de marchepied à Dati », a cinglé le candidat du Parti socialiste à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire.

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Le camp adverse martèle de son côté que Frédérique Bredin est « la candidate de La France insoumise », LFI n’en ayant pas présenté.

Venu soutenir Michel Barnier à son meeting de vendredi, le président de LR, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur démissionnaire, s’est félicité d’un « retour du clivage droite-gauche ».

A droite de l’échiquier politique, les candidats opposés à Michel Barnier sont Thierry Mariani (Rassemblement national) et Hilaire Bouyé (Reconquête).

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Le Monde avec AFP

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