Compte tenu du contexte, la grève de la fonction publique prévue le 5 décembre est-elle de nature à influer sur les décisions d’Emmanuel Macron ?

Marredevoterparpeur

Bonjour,
En cas de démission du gouvernement, les grèves prévues en décembre ont-elles encore du sens à cette période ? Que revendiquer face à un gouvernement démissionnaire ?

Drago

La crise politique actuelle ne devrait pas changer beaucoup de choses à la mobilisation prévue jeudi dans la fonction publique. Une telle journée est compliquée et longue à organiser, c’est pour cette raison qu’elle avait été décidée début novembre. Le contexte des derniers jours ne devrait donc pas perturber son déroulement.

C’est l’annonce par le gouvernement, fin octobre, d’un plan de lutte contre « l’absentéisme » des agents publics (passage de un à trois jours de carence et rémunération de 100 % à 90 % lors d’un arrêt maladie), qui devait permettre de dégager 1,2 milliard d’euros d’économie qui avait décidé l’intersyndicale – sauf FO, qui appelle à la grève pour trois jours en même temps que les cheminots le 15 décembre – à lancer une journée de mobilisation.

Même si le gouvernement tombe mercredi avec le vote des motions de censure, les syndicats de la fonction publique continuent de contester la volonté gouvernementale de s’attaquer aux fonctionnaires et dénoncent, plus généralement, un climat « anti-fonctionnaires » depuis plusieurs années. « Si le gouvernement tombe, et cela reste sous réserve, cela permettra de montrer la détermination pour le prochain gouvernement à ce que les agents ne soient pas sacrifiés », a estimé Gaëlle Martinez, secrétaire générale de Solidaires fonction publique à l’Agence France-Presse.

S’il ne faut pas s’attendre à voir le pays totalement paralysé par cette journée de mobilisation, elle devrait toutefois être assez suivie. Par exemple, 65 % de grévistes sont annoncés parmi les professeurs des écoles sur le syndicat majoritaire FSU-SNUIpp. L’impact de la journée devrait cependant être tout relatif si le gouvernement se retrouve démissionnaire. Quant à Emmanuel Macron, il a montré depuis 2017, et surtout 2022, qu’il n’accordait pas une grande importance aux mobilisations dans la rue.

Thibaud Métais

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