Les styles de mode sont multiples et parfois diamétralement opposés.
Certains ne jurent que par l’élégance sobre et discrète du Quiet Luxury ou du Lady Like.
D’autres assument l’excès ostentatoire du style « boom boom ».

On les pensait complètement has been, mais la fourrure, l’imprimé léopard et les bijoux XXL reviennent en force avec le style « boom boom ». Comprenez : plus on en montre, plus on étale sa richesse, mieux c’est ! « Le fric, c’est mégachic », titre même L’ADN. Pourquoi a-t-on tant besoin de se faire remarquer ? Quels sont les codes de ce style 100% bling-bling ? On aime ou on n’aime pas, mais une chose est certaine, le « boom boom » ne va pas passer inaperçu.

Le « boom boom » : le nouveau style de la jeunesse ?

L’ostentatoire n’a rien de nouveau. Selon Thorstein Veblen (1857-1929), économiste américain, c’est une démonstration de puissance : « En mettant sa richesse bien en vue, non seulement on fait sentir son importance aux autres, non seulement on aiguise et tient en éveil le sentiment qu’ils ont de cette importance, mais encore, chose à peine moins utile, on affermit et préserve toutes raisons d’être satisfait de soi », écrivait-il en 1899 dans sa Théorie de la classe de loisir. Il est l’apanage des parvenus, les « nouveaux riches » qui n’ont pas les codes esthétiques de leur nouvelle classe sociale et qui en font trop, beaucoup trop. À grand renfort de fourrures, d’imprimés exotiques, de logos de marque voyants et de bijoux clinquants, ils montrent par tous les moyens leur fortune récemment acquise dans une sorte de pied-de-nez revanchard et, bien souvent, de mauvais goût. Les différents volets des Tuches, films à succès qui mettent en scène le cliché de la famille de nouveaux riches, en sont le parfait exemple. Aujourd’hui, ces « codes » revus à la sauce parvenue séduisent les jeunes. Est-ce une opposition formelle au « quiet luxury » qui a marqué les podiums des fashion weeks de ces dernières années avec son look chic, discret et élégant ? Cité par 20 Minutes, Sean Monahan, consultant et dénicheur de tendances américain, émet une autre hypothèse. Celui qui a inventé le terme « boom boom » pour qualifier ce style ostentatoire nous renvoie à une répétition historique. Aujourd’hui, l’instabilité géoéconomique du monde, malmené par la volonté ultra-protectionniste de Donald Trump, fait écho au krach boursier du 19 octobre 1987. Selon lui, le « fric et frime » de l’époque était une bonne façon de montrer qu’on faisait face à la crise, à l’inconnu. Le « boom boom » suit le même procédé en 2025 chez la jeune génération : une « destruction créatrice » qui met en avant le paraître, le superficiel, comme un moyen de (re)prendre le contrôle ou, du moins, de faire semblant. 

Les codes du style « boom boom »

On l’a compris, le style « boom boom » se caractérise par l’excès ostentatoire. « C’est dépenser de l’argent pour montrer que l’on dépense de l’argent », précise le média new-yorkais The Cut. Ainsi, on affiche qu’on est riche ou qu’on feint de l’être par tout ce que les autres qualifieraient de vulgaire. La fourrure, fausse ou véritable, n’en déplaise aux défenseurs de la cause animale, s’affirme comme l’emblème du « boom boom » jusque sur les podiums des grands créateurs de mode, dont Miu Miu et Balenciaga. En manteau, blazer ou même chapeau XL, la fourrure est donc revenue à la mode. Les vêtements « oversize » caractérisent aussi le style « boom boom », avec des volumes et des proportions surdimensionnées. Bien sûr, il n’est rien sans compter les motifs tape-à-l’œil comme le léopard ou le « jungle » criard. Question couleurs, tout y passe tant que ça se voit de loin, renvoyant les tons sobres du « quiet luxury » aux oubliettes de nos dressings. Enfin, parce qu’il est essentiel de se faire remarquer, il faut oser le costard-cravate sans chemise chez les hommes (torse nu donc…) ou avec un mini-short chez les femmes. Vous seriez certain(e) de ne pas passer inaperçu(e) ! 

Coline GRASSET pour TF1 INFO

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