Aussi appelé « Mommy Wine », la « wine mom » est une mère de famille qui noie sa charge mentale dans l’alcool.
Bien loin d’être réprimé, ce comportement est en réalité encouragé par la pop culture, notamment à travers le cinéma et les séries américaines.
Importé des pays anglo-saxons, ce phénomène n’épargne pas la France où la consommation d’alcool augmente chez les femmes.

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Avec Elles

Il suffit d’allumer la télévision pour observer la Mommy Wine culture. Difficilement traduisible en français, ce fait de société a su s’imposer à travers des personnages féminins comme Bree Van de Kamp dans Desperate Housewives, Jules Cobb dans Cougar Town ou encore Alicia Florrick dans The Good Wife.   

Souvent représentées avec un verre de vin rouge à la main, ces héroïnes renvoient l’image de la femme émancipée et de la mère moderne. Mais en réalité, le fait de boire représente pour la wine mom – souvent de classe moyenne supérieure et maman d’un jeune enfant – une manière de s’échapper du quotidien et de faire face au surmenage, au détriment de sa santé.  

Le profil type de la mommy wine

Réponse au sentiment de solitude et au manque d’interaction sociale, la « Mommy Wine culture » est devenue populaire aux États-Unis et en Angleterre pendant la pandémie de covid-19, révèle le Docteur Emilene Reisdorfer dans son étude menée en 2023 sur l’influence des médias sociaux sur la consommation de l’alcool des mères de famille. 

Santé Publique France corrobore ce phénomène avec son panorama de la consommation d’alcool en France en 2021, qui fait suite à celui de 2017. « Ce que l’on constate depuis plusieurs années, en France comme à l’étranger, c’est un rapprochement des comportements entre hommes et femmes« , déclare Raphaël Andler, co-auteur de l’étude, à l’AFP. 

En 2021, 27,9 % des femmes entre 35 et 55 ans ont déclaré avoir consommé de l’alcool tous les jours au cours de l’année, contre 22,3 % en 2017. Selon Santé Publique France, cette évolution s’explique par plusieurs facteurs dont l’augmentation des femmes sur le marché du travail, le recul de l’âge au premier enfant et le fait de se conformer à certains codes. 

Banalise-t-on le fait de boire un verre tous les jours ?

Pour le Docteur Reisdorfer, il existe une acceptation sociale accrue de la normalisation de la consommation d’alcool chez les mères, notamment à cause de l’humour. Les gens parlent de l’alcool de manière amusante, spécialement sur certains réseaux sociaux comme Facebook et Instagram. Des phrases comme « Maman a besoin de son vin » ou « Jus de maman » ont vocation à divertir les internautes. Dans les pays anglo-saxons, un véritable commerce s’est créé à partir de cette « Mommy Wine culture », souligne le magazine américain The Atlantic. Tasses et tee-shirts avec l’inscription « wine mom » font recette.  

Mommy Wine culture : un danger pour la santé ?

Face à cette banalisation, les mères de famille ont l’impression d’avoir besoin de boire un verre par jour pour fonctionner. Comme l’explique la chercheuse canadienne, cette normalisation se révèle préjudiciable. Le risque de tomber dans l’alcoolisme n’est pas à négliger. L’Assurance maladie recommande de ne pas boire au-delà de dix verres par semaine. L’Organisation mondiale de la Santé explique qu’il n’y a pas de consommation sécuritaire d’alcool. Même en petites quantités, ses effets négatifs sur la santé sont bien réels. 

En 2022, la Fédération mondiale du cœur a remis en question l’idée largement répandue selon laquelle un verre de vin rouge par jour aurait des effets bénéfiques sur la santé. Pour l’organisation, toute quantité d’alcool, même minime, entraîne une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire, d’accident vasculaire cérébrale et d’anévrisme. 


Emilie CARTIER pour TF1 INFO

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