« Mon enfant n’est pas censé perdre sa vie là » : la mère de Sami, mort dans un accident de manège au Cap d’Agde, se confie

En août 2023, Sami, un adolescent de 17 ans trouvait la mort dans un parc d’attraction au Cap d’Agde (Hérault), après avoir été éjecté d’un manège.

Depuis ce drame, la famille pointe des dysfonctionnements au sein du complexe où s’est déroulé l’accident.

Pour la première fois, la mère de la victime a accepté de témoigner dans le JT de TF1.

Un an et demi après la mort de son fils, Angelina tenait à montrer aux journalistes de TF1 le lieu de l’accident. « Ils ont tapé le palmier en premier et après ça a tourbillonné et la tête de mon fils a cogné contre le poteau en fer. Quand on laisse un enfant là-dedans, on le laisse en sécurité. Mon enfant n’est pas censé perdre sa vie là », confie-t-elle dans le reportage ci-dessus. 

Avoir des contrôles au moins tous les six mois et pas tous les ans

Angelina, la mère de Sami

L’attraction qui a tué Sami est une balançoire pouvant aller jusqu’à 110 km/h et suspendue à 60 mètres du sol. Le 6 août 2023, le vent aurait fait dévier la trajectoire de la nacelle. Sami décède, la jeune femme qui l’accompagnait est grièvement blessée et conserve des séquelles. Depuis l’accident, l’attraction n’a jamais rouvert, mais les autres manèges tournent. La mère de Sami a donc décidé de prendre la parole aujourd’hui afin d’éviter de nouveaux drames. « Mon fils me manque beaucoup, il ne reviendra pas. La seule chose que je peux faire de bien pour mon fils, c’est que la justice fasse correctement son travail », dit-elle. Elle demande aussi le renforcement des règles de sécurité. « Avoir des contrôles au moins tous les six mois et pas tous les ans », ajoute-t-elle. 

Les gérants du manège et de la fête foraine sont mis en examen depuis octobre 2023. Les journalistes de TF1 ont pu lire plusieurs rapports d’experts dans cette affaire. Ils pointent au moins sept manquements comme des arbres trop proches du manège, l’absence de moyens de contrôle du vent et une insuffisance des consignes données aux opérateurs. « Si le gérant avait agi correctement, il n’y aurait pas eu de décès. Il a donc commis des manquements extrêmement graves, c’est ce qui ressort des expertises, raison pour laquelle mes clients souhaitent, espèrent qu’il soit lourdement condamné », souligne Yassine Bouzrou, l’avocat de la mère de Sami. 

Le parc d’attraction nie tout manquement

À ce stade, le parc d’attraction n’admet pas d’erreur. Le contrôle annuel avait été effectué par un organisme agréé et selon l’avocate du gérant, la météo était imprévisible ce soir-là. « Les 20 sauts précédents s’étaient réalisés sans difficulté. Malheureusement, à ce moment-là, on a été en face d’un phénomène météorologique extrême, soudain », estime Iris Christol, l’avocate du gérant du Luna Park. 

L’enquête est toujours en cours. Le gérant du parc assure que, quelle que soit la suite de la procédure, le manège sera détruit.