Lors d’une marche commémorative en mémoire des migrants tués en novembre 2021, à Calais, le 23 novembre 2025.

Le parquet de Paris a requis, le 10 novembre, un procès, notamment pour homicides involontaires, pour 14 acteurs des réseaux de passeurs mis en cause dans la disparition de 31 migrants dans la Manche en novembre 2021, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source proche du dossier, vendredi 28 novembre.

Le parquet demande le jugement en correctionnelle de ces 14 hommes, âgés de 24 à 45 ans et nés pour la plupart en Afghanistan et en Irak. Ils sont suspectés d’avoir « participé, chacun à leur échelle, à des réseaux d’immigration illégale coopérant entre eux afin de tirer toujours plus de profits d’étrangers en situation irrégulière désireux de passer en Angleterre ».

L’enquête se poursuit, par ailleurs, sur le second volet du dossier, qui concerne au moins sept militaires français, accusés de ne pas avoir porté secours aux migrants en détresse en mer. Ils sont mis en examen pour non-assistance à personne en danger.

Deux filières de passeurs

Deux « filières » ont été mises au jour, correspondant à « deux réseaux communautaires » : l’un afghan, l’autre irako-kurde. Les rôles des 14 mis en cause sont divers : organisateurs de la traversée, chauffeurs, logeurs, etc. Douze sont en France : 11 sous contrôle judiciaire tandis qu’un, arrêté à la mi-2024, est toujours détenu.

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Trois accusés sont absents, dont les deux principales têtes de chaque réseau : l’Afghan est en fuite, l’Irakien est entre les mains de la justice de son pays. La décision finale sur un procès appartient au juge d’instruction.

Le dossier géré par la juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco) porte sur une série d’infractions : homicides involontaires, blessures involontaires, aide illégale au séjour, association de malfaiteurs en vue de la commission de délits punis de dix ans de prison, etc.

Une fillette de 7 ans retrouvée morte

Durant cette nuit du 23 au 24 novembre 2021, « un “small boat” » de piètre qualité, non homologué, inapte à la navigation en pleine mer, surchargé et dépourvu de gilets de sauvetage adaptés », selon les mots du parquet, a fait naufrage à la limite des eaux françaises et britanniques.

Rapidement, les corps de 17 hommes, sept femmes, deux adolescents et une fillette de 7 ans ont été retrouvés. Pour la plupart, originaires d’Afghanistan ou de zone irako-kurde. Depuis, l’enquête a établi que trois Irakiens et un Egyptien avaient aussi « probablement » disparu dans le naufrage. Seuls un Somalien et un Irakien ont survécu.

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« C’était une étape attendue qui constitue le premier volet de cette affaire et les qualifications retenues par le ministère public sont cohérentes et pragmatiques. Nous attendons le second volet – le renvoi des militaires devant une juridiction de jugement – avec impatience », a réagi auprès de l’AFP Matthieu Chirez, qui défend la grande majorité des familles des victimes.

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Le Monde avec AFP

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