• Le streamer Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, est mort lors d’un live streaming diffusé sur la plateforme Kick ce lundi.
  • Son décès a suscité de nombreuses réactions, dont celle de la ministre chargée du numérique, Clara Chappaz, qui parle d’un « fait de société » et pointe la responsabilité « des auteurs » de ces vidéos mais aussi des personnes qui les regardent.

Il y a « urgence à sortir de ce Far West  numérique », a déclaré la ministre déléguée chargée du Numérique Clara Chappaz, quatre jours après le décès en direct du streamer Jean Pormanove, au centre de vidéos le montrant se faire tabasser ou humilier sur la plateforme Kick.

« Il y a urgence à sortir de ce Far West numérique dans lequel on est aujourd’hui et à s’interroger sur la responsabilité des auteurs des vidéos », a-t-elle indiqué à l’issue d’un déplacement dans le Loiret, rappelant qu’un « homme est mort en ligne ».

La réalité a dépassé la fiction

Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique

La mort en direct de Raphaël Graven, connu sous les pseudos Jean Pormanove ou JP, a suscité de vives réactions. Un décès survenu dans la nuit de dimanche à lundi après plus de douze jours de diffusion vidéo le montrant, au côté d’un autre homme surnommé Coudoux, violenté et humilié par deux partenaires connus sous les pseudos de NarutoVie et Safine.

« Extrêmement choquée de voir que la réalité a dépassé la fiction » face à un « fait qui doit faire société », Mme Chappaz a aussi pointé la responsabilité des « 200.000 personnes qui suivaient cette chaîne et payaient ».

Des sanctions pouvant aller « jusqu’à la fermeture de la plateforme »

« Le marché autour de ce type de contenu doit absolument nous interroger », a-t-elle ajouté, assurant que « nous aurons des sanctions » qui pourront aller « jusqu’à la fermeture de la plateforme » en cas de « défaillances » de celle-ci.

La ministre a reconnu une « responsabilité pleine et entière de la régulation numérique », précisant qu’une enquête avait été ouverte dès décembre 2024, « trois jours après » un article publié par Mediapart.

Le régulateur en France du numérique, l’Arcom avait « alors commencé à travailler sur le sujet », a-t-elle répété. Le gendarme de l’audiovisuel a indiqué que Kick s’était engagé jeudi à revoir l’ensemble des règles de modération et de supervision de ses contenus.

Dans un nouvel article publié mercredi, Mediapart a relevé que les 300 heures de direct qui ont précédé le décès du streamer montrent « plusieurs tentatives d’étranglement, de très nombreux coups au visage et des brimades ». Les demandes répétées du streamer d’appeler la police ou les urgences sont aussi retranscrites.

Selon les conclusions de l’autopsie révélées jeudi par le procureur de la République de Nice, le décès « n’est pas en lien avec l’intervention d’un tiers » et « les causes probables du décès apparaissent donc d’origine médicale et/ou toxicologique ».

Une enquête a été ouverte lundi pour « recherche des causes de la mort » et confiée à la police judiciaire de Nice.

Ambre BERTOCCHI

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