Vladimir Poutine et Nikol Pachinian à Moscou, le 8 mail 2024.

La Russie a annoncé jeudi 9 mai le retrait d’Arménie de certains de ses soldats et gardes-frontières, au lendemain d’un entretien entre le président, Vladimir Poutine, et le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, Erevan prenant depuis plusieurs mois ses distances vis-à-vis de Moscou. Les deux dirigeants se sont entretenus mercredi soir à Moscou, en marge d’une réunion de l’Union économique eurasienne, qui réunit les deux pays.

Le nombre de soldats concernés n’a cependant pas été précisé par les deux pays. Hayk Konjorian, chef de Contrat civil (le parti au pouvoir au Parlement arménien, dont fait également partie M. Pachinian), a assuré jeudi que l’accord concernait les postes militaires et frontaliers russes installés dans cinq régions arméniennes depuis la fin de 2020. Le retrait ne semble toutefois pas concerner la principale base militaire russe dans le pays, située à Gumri (environ 3 000 militaires).

« M. Pachinian a déclaré qu’à l’heure actuelle, en raison de l’évolution de la situation, ce besoin n’existait plus », a précisé jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Le président Poutine a donc donné son accord et le retrait de nos militaires et de nos gardes-frontières a été décidé », a-t-il ajouté, cité par les agences de presse russes.

Rapprochement entre l’Arménie et l’Occident

L’Arménie, allié traditionnel de la Russie, reproche à la force de maintien de la paix russe de ne pas être intervenue lors de l’offensive de l’Azerbaïdjan ayant permis de reprendre l’enclave disputée du Haut-Karabakh, en septembre 2023. Cette attaque a poussé environ 100 000 des 120 000 Arméniens vivant dans cette région montagneuse à fuir vers le territoire arménien.

Depuis l’automne 2020, à la suite d’une guerre perdue par les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, 2 000 soldats russes de maintien de la paix y avaient été déployés pour faire respecter les termes du cessez-le-feu.

Face à leur inaction lors de l’offensive azerbaïdjanaise, Erevan a entamé un rapprochement diplomatique avec l’Occident. L’Arménie a notamment rejoint à la fin de janvier la Cour pénale internationale, ce qui l’oblige à arrêter Vladimir Poutine s’il devait poser le pied en territoire arménien.

Les autorités arméniennes avaient déjà annoncé au début de mars mettre fin à la présence de gardes-frontières russes à l’aéroport international d’Erevan. Le 17 avril, le Kremlin avait, lui, affirmé que les militaires russes déployés dans le Haut-Karabakh avaient commencé leur retrait.

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Le Monde avec AFP

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