Michel Barnier s’est exprimé ce mardi soir à la veille du vote des motions de censure à l’Assemblée nationale.
Aux JT du 20H, il a assuré vouloir croire à un « réflexe de responsabilité ».
Mettant en avant son bilan, il a expliqué avoir encore des chantiers en cours et a rappelé qu’en cas de censure, « tout sera plus difficile ».
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Motion de censure : le gouvernement Barnier ne tient plus qu’à un fil
À la veille d’un vote crucial à l’Assemblée nationale , qui pourrait faire basculer la France dans une situation politique inédite, le Premier ministre Michel Barnier a accordé un entretien d’une vingtaine de minutes aux JT de TF1 et de France 2 . Depuis Matignon, il a défendu les négociations qu’il avait menées autour du budget , et a assuré vouloir croire à un « réflexe de responsabilité » de la part des blocs d’opposition. « Je souhaite, et c’est possible » que la motion de censure ne soit pas votée, a insisté le Premier ministre. On vous résume les différents sujets évoqués.
Un « réflexe de responsabilité »
Lors de cet entretien, Michel Barnier a évoqué la possibilité que la censure ne soit pas votée. Alors que deux textes ont été déposés, l’un par la France insoumise, au nom de l’ensemble du Nouveau Front populaire, et l’autre par le Rassemblement national, le Premier ministre a insisté sur le contenu des textes. « Ce n’est pas un vote pour ou contre Barnier, mais un vote sur un texte », a-t-il mis en avant, souhaitant « voir qui va voter avec qui ».
Le toujours chef du gouvernement a rappelé que les députés du RN s’apprêtaient ainsi à voter un texte de la gauche , justifié notamment par la nécessité de faire « barrage à l’extrême droite ». « Puisque Madame Le Pen souhaite du respect, les électeurs du RN se sentiront-ils respectés ? Dans cette rédaction, vous pouvez y lire : ‘nous avons fait le choix du barrage à l’extrême droite’, ‘le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions’. Est-ce que c’est du respect ? », a-t-il indiqué.
« Ni marchandage, ni chantage »
Michel Barnier est revenu sur les négociations qui ont eu lieu autour du budget. Il s’est néanmoins défendu d’avoir fait des concessions au Rassemblement national , assurant avoir été plutôt à l’écoute de tous les groupes politiques. « Il y a eu de l’écoute et du respect. Sur les retraites, nous avons fait un effort, en protégeant les petites retraites. Un petit effort est demandé aux autres. Le texte tient compte de tout le monde, il y a eu un accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat », a-t-il rappelé.
Tandis qu’il a dénoncé une « forme de surenchère » de la part de Marine Le Pen, le Premier ministre a par ailleurs fustigé les dirigeants de la gauche, qui ont promis la censure « avant même que j’ouvre la bouche ». « Ils m’ont présenté un programme qui était quasiment celui du Nouveau Front populaire. La discussion n’était pas possible », a-t-il regretté.
Des hausses d’impôts « inéluctables »
En cas de censure du gouvernement, les différents budgets ne seraient pas adoptés. Interrogé sur une potentielle hausse des impôts, faute de la non-indexation sur l’inflation, le Premier ministre a confirmé un tel impact. « Près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter, d’autres en paieront pour la première fois, parce que nous n’aurons pas pu inscrire l’indexation dans le projet de loi de finances. C’est inéluctable », a-t-il déclaré.
Pas de retour en cas de censure
En cas de censure, Michel Barnier, à demi-mots, a écarté la possibilité d’être renommé à Matignon. En effet, Emmanuel Macron pourrait choisir de le nommer à nouveau, même si la censure est votée. Le Premier ministre, toujours en exercice, s’est effectivement interrogé sur « le sens » d’un tel scénario. « J’ai envie de servir. Je vous ai dit que c’est un grand honneur. Mais qu’est-ce que cela a comme sens ? », a-t-il questionné.
Interrogé sur une démission d’Emmanuel Macron, demandée par plusieurs députés ces derniers jours, Michel Barnier a également balayé cette possibilité. « Le président de la République a été élu pour cinq ans, il a la légitimité populaire, il a été largement élu, il est l’un des garants de la stabilité de notre pays », a-t-il fait valoir. Défendant les négociations qu’il a menées autour du budget, il a finalement défendu sa volonté de poursuivre son action. « On peut travailler mieux ensemble, et on va le faire », a-t-il espéré.