- Les membres du mouvement « Bloquons tout » sont très politisés, selon une enquête publiée ce lundi par la fondation Jean Jaurès.
- Cette caractéristique distingue le mouvement du 10 septembre de celui des « Gilets jaunes ».
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« Bloquons tout » : une journée noire le 10 septembre ?
Il est massivement soutenu par les Français, mais qui en sont les militants ? Les membres du mouvement « Bloquons tout »
se distinguent « par un important niveau de politisation »
, note une enquête publiée lundi par la fondation Jean Jaurès. Cette étude s’appuie sur l’examen de 1.089 réponses à des questions envoyées du 15 au 23 août sur différentes pages Facebook et messageries Telegram par le politologue Antoine Bristielle.
Pour rappel, le collectif citoyen baptisé « Bloquons tout ! »
qui revendique son indépendance vis-à-vis des partis et des syndicats, appelle à un blocage national le 10 septembre et à un arrêt « total et illimité »
du pays.
Alors que seulement 19% de l’ensemble de la population française déclarent s’intéresser « beaucoup »
à la politique, cette proportion atteint 71% parmi nos répondants, indique l’étude. À l’inverse, seuls 8% d’entre eux affirment ne pas s’y intéresser (« pas vraiment »
ou « pas du tout »
), contre 44% dans la population générale.
Des individus « fortement politisés, engagés intellectuellement et idéologiquement »
Ainsi, « Bloquons tout » semble mobiliser dans les segments proches de la sphère politique, des individus intéressés par les enjeux collectifs, « fortement politisés, engagés intellectuellement et idéologiquement, pour qui l’action politique constitue un repère central »
, écrit le politologue, précisant que les observations de l’enquête ne concernent, à priori, que les membres y ayant répondu.
Un mouvement distinct de celui des « gilets jaunes »
Dès lors, le mouvement du 10 septembre se distingue de celui des « Gilets jaunes » qui était lui porté par une implication directe, « très ancrée dans les territoires et dans la vie quotidienne des participants »
, détaille l’étude.
« Bloquons tout »
, rassemble des militants ou sympathisants politiques qui ont pu voir dans les « Gilets jaunes » une expression de la colère sociale, mais qui n’ont pas eux-mêmes pris part à cette expérience. Il ne s’agit donc pas de la continuation du mouvement des « Gilets jaunes », mais d’une mobilisation distincte, construite par un autre type de base sociale et militante, est-il précisé.
L’enquête souligne également la prépondérance, au sein des répondants, de sympathisants de la gauche radicale. Près de 69% des participants déclarent ainsi avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle de 2022, soit plus de trois fois son score obtenu dans l’ensemble de la population (22%).