Image extraite du film « Mr. Nobody Against Putin », de Pavel Talankine et David Borenstein.

Au fond de l’Oural, il était « Monsieur Personne », simple animateur pédagogique dans une école, chargé d’organiser et de filmer les petits événements de l’habituelle vie scolaire russe. La caméra de Pavel Talankine est devenue son arme face à Vladimir Poutine. Lorsque, en février 2022, le chef du Kremlin a lancé son « opération militaire spéciale » en Ukraine, il a rapidement fait transformer les salles de classe en relais pour doper le soutien patriotique.

« Le jour où nous avons reçu les instructions de Moscou, du ministère de l’éducation, j’ai compris : nous serons utilisés en instruments de la propagande. Je ne voulais pas être pris au piège par ce système », confie Pavel Talankine, rencontré le 17 novembre au cinéma d’art et essai Saint-André-des-Arts, à Paris. En plein Quartier latin, il venait d’assister à la première parisienne de son film documentaire Mr. Nobody Against Putin, après un long chemin depuis sa fuite de Russie à l’été 2024. Il s’est exilé avec, dans ses bagages, les centaines d’heures de vidéos de tout ce qu’il avait filmé dans les classes et préaux de son école à Karabach, petite ville de l’Oural de 10 000 habitants. Un impressionnant témoignage sur la militarisation de l’éducation dans la Russie de Vladimir Poutine.

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