Isaach de Bankolé (Denis Mukwege) et Vincent Macaigne (Guy-Bernard Cadière) dans « Muganga. Celui qui soigne », de Marie-Hélène Roux.

L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Raconter une tragédie en cours, reconstituer le décor de l’hôpital de Panzi, où sont soignées des femmes victimes de viols, en République démocratique du Congo (RDC), dans la guerre qui fait rage pour l’exploitation du coltan, un minerai rare utilisé dans la fabrication des téléphones portables, notamment, dont la RDC détient 80 % des ressources mondiales. Tel est le projet de Muganga. Celui qui soigne, premier long-métrage de Marie-Hélène Roux.

Espérant créer un sursaut dans l’opinion, la cinéaste trentenaire, née au Gabon, a réalisé cette fiction d’après le livre témoignage Panzi (Editions du Moment, 2014), coécrit par les deux médecins officiant à l’hôpital : le docteur congolais Denis Mukwege, qui a soigné des milliers de femmes depuis 1999, ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix, en 2018, et le chirurgien belge Guy-Bernard Cadière. Dans Muganga, Isaach de Bankolé incarne le sage docteur Mukwege et Vincent Macaigne le médecin belge plus fantaisiste, l’acteur en faisant un peu trop dans le genre décontracté, en blouse bleue.

Question : après le prix Nobel au docteur Mukwege, et d’autres médailles, après plusieurs rapports (ONU, Unicef…) dénonçant l’horreur des crimes subis par les femmes, restés sans effets, une fiction peut-elle encore aider ? Interviewé sur France Inter, le 16 septembre, le docteur Mukwege pense que oui, car ce conflit, dit-il, n’est pas très visible dans les médias et reste peu connu du grand public.

Il vous reste 59.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version