L’écrivaine mauricienne Nathacha Appanah, à Paris, le 3 novembre 2025.

Nathacha Appanah a obtenu, jeudi 27 novembre, le prix Goncourt des lycéens, après avoir remporté, début novembre, le prix Femina, pour La Nuit au cœur (Gallimard), qui raconte le destin de trois femmes prises dans la spirale des violences masculines : celle de Chahinez Daoud, assassinée en 2021 par son mari à Mérignac ; celle de sa cousine, Emma, tuée par son époux à l’île Maurice en 2000 ; et la sienne, après avoir vécu sous l’emprise d’un homme de trente ans son aîné.

Nathacha Appanah, qui n’était pas présente à la cérémonie à Rennes et a été jointe par téléphone, a remercié le jury pour « le grand cadeau que vous m’avez fait, à moi, à Chahinez, à Emma, à la littérature ».

« Nous avons été bouleversés par ces trois histoires de femmes et profondément touchés par sa plume alliant complexité, justesse et poésie », a indiqué une lycéenne, porte-parole du jury, depuis l’hôtel de ville de Rennes. Le prix sera remis à la lauréate en début de soirée à l’Elysée en présence d’Emmanuel Macron et du jury, composé de treize lycéens délégués, désignés lors des délibérations régionales, lundi.

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Un jury de 2 000 lycéens

L’autrice a déjà été récompensée, cette année, par le prix Femina, dont le jury est entièrement féminin, pour son roman qui décrit les rouages de l’emprise de la part d’hommes jaloux, brutaux et manipulateurs.

Les autres concurrents en lice pour le prix Goncourt des lycéens, très prescripteur en matière de ventes, étaient Laurent Mauvignier, récompensé par le prix Goncourt pour sa vaste fresque familiale La Maison vide (Minuit), David Deneufgermain (L’Adieu au visage, Marchialy), David Thomas (Un frère, L’Olivier) et Paul Gasnier (La Collision, Gallimard).

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Les finalistes de cette 38e édition avaient été sélectionnés, lundi, par près de 2 000 lycéens, scolarisés dans l’ensemble des classes et des filières au sein de 57 établissements en France et à l’étranger. Ils ont lu et étudié depuis la rentrée les ouvrages de la sélection 2025, quasiment identique à celle du prix Goncourt. Seul David Diop, lauréat en 2018, en a été retiré, le règlement du Goncourt des lycéens n’autorisant pas, comme son aîné, un auteur à remporter deux fois le prix.

Les lycéens ont également eu l’occasion, le mois dernier, de débattre avec les auteurs sélectionnés lors de rencontres dans plusieurs villes en France. Petit frère du Goncourt des adultes, le Goncourt des lycéens, créé dans la capitale bretonne en 1988 et organisé par la FNAC et le ministère de l’éducation nationale, se déroule chaque année de septembre à novembre.

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Le Monde avec AFP

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