Au moins 76 personnes sont mortes dans le naufrage d’une embarcation, transportant principalement des migrants éthiopiens, et des dizaines d’autres sont portées disparues au large des côtes du Yémen, ont rapporté des responsables yéménites à l’Agence France-Presse (AFP), lundi 4 août. Au moins 76 dépouilles ont été repêchées, et 32 personnes, secourues, selon deux sources de sécurité yéménites. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a affirmé que 157 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation.

Le naufrage est survenu dans le golfe d’Aden, au large du gouvernorat d’Abyan, dans le sud du Yémen, une destination fréquente pour les embarcations de passeurs acheminant des migrants qui espèrent rejoindre les riches monarchies du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite.

Certaines des personnes secourues ont été transférées à Aden, à proximité d’Abyan, selon l’une des sources de sécurité yéménites.

L’OIM avait précédemment communiqué un bilan de 68 morts. « Le sort des disparus reste encore inconnu », a déclaré à l’AFP Abdusattor Esoev, chef de mission de l’OIM au Yémen.

Le bateau transportait principalement des migrants éthiopiens, selon la direction de la sécurité du gouvernorat d’Abyan, qui avait annoncé dimanche « une vaste opération pour repêcher les corps d’un grand nombre » de personnes mortes noyées.

Exploitation et abus

Au cours du mois dernier, au moins huit personnes avaient péri, et 22 étaient portées disparues après que des passeurs avaient forcé des migrants à se jeter à l’eau en mer Rouge, selon l’agence onusienne pour les migrations.

En dépit du conflit qui ravage le Yémen depuis 2014, la migration irrégulière à travers ce pays pauvre de la péninsule Arabique se poursuit, notamment en provenance d’Ethiopie, elle-même secouée par des violences ethniques. Chaque année, des milliers de migrants africains empruntent la « route orientale », traversant la mer Rouge à partir de Djibouti vers le Yémen, dans l’espoir de rejoindre ensuite les pays pétroliers du Golfe.

Selon l’OIM, « des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées bloquées au Yémen, qui subissent des abus et sont exploitées au cours de leur périple ». L’année dernière, l’OIM a recensé au moins 558 morts sur cette route, dont 462 à cause de naufrages.

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Le Monde avec AFP

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