Crépis abimés, câbles qui pendent, trous dans les murs…
Avec 260.000 raccordements à la fibre réalisés chaque mois, certaines installations laissent à désirer.
La ville de Toul, en Meurthe-et-Moselle, a pris un arrêté unique en France, mais il faut aller plus loin selon le maire.

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Le 13H

Alde Harmand, le maire de Toul, ne décolère pas. « Voilà un bel exemple d’intervention de la fibre sur une façade qui venait d’être rénovée », montrait-il il y a quelques mois à des journalistes de TF1, en pointant de gros câbles noirs sur une maison du quartier historique de sa ville. L’une de nos équipes est retournée sur les lieux, et rien n’a changé. La situation a presque empiré. Marianne Balaud, l’agent immobilier en charge de la maison, est démunie face à des installations trop souvent bâclées. « C’est problématique, ce n’est pas fait correctement. Et généralement, ce ne sont pas des gens compétents qui viennent installer la fibre », explique-t-elle.

L’arrêté a permis de ralentir très fortement le déploiement anarchique, mais ce n’est pas suffisant.

Alde Harmand, maire de Toul (Meurthe-et-Moselle)

Certains fils pendent même parfois à hauteur des piétons. « Ni fait ni à faire, pas achevé », constate le maire. Pour tenter de 

limiter les dégâts, il a donc décidé d’imposer aux installateurs une déclaration préalable de chantier, sous peine d’une amende de 1.500 à 3.000 euros. Mais c’est encore insuffisant. « L’arrêté a permis de ralentir très fortement le déploiement anarchique, mais ce n’est pas suffisant. Il faut vraiment un texte de loi qui oblige les opérateurs à faire un travail de qualité sur les secteurs protégés », affirme-t-il.

Même colère de la part des propriétaires lorsqu’ils découvrent des installations de fibre réalisées sans autorisation. « Comme on est en secteur sauvegardé, on n’a pas le droit de faire ni plâtrerie, ni peinture, à l’intérieur et bien évidemment sur les façades. Mais on ne peut rien faire. On laisse venir des gens, bien sûr, sans échafaudage, sans rien du tout », déplore Olivier Thevenon, entrepreneur en bâtiment et propriétaire immobilier.

Les quatre opérateurs contactés par TF1 ont refusé de s’exprimer sur le sujet, mais leur fédération rappelle que la France est le pays le mieux fibré d’Europe, avec 90% de bâtiments raccordés, en avouant quelques ratés contre lesquels des engagements seraient pris aujourd’hui. « On a limité la sous-traitance à deux rangs, c’est-à-dire qu’on peut avoir un sous-traitant, on peut avoir un sous-traitant de sous-traitant, mais on ne peut pas aller au-delà », indique Romain Bonenfant, directeur général de la fédération française des Télécoms, ajoutant que « des opérateurs ont mis en place des outils d’analyse avec de l’intelligence artificielle pour vérifier qu’effectivement l’opération a été faite correctement ».

TF1 n’a pas pu vérifier ces engagements, faute d’accès à un chantier d’installation, mais vu le nombre de raccordements chaotiques filmé par le 13H, il semble que tous les installateurs n’ont pas encore été sensibilisés. 


V. F Reportage TF1 : Vincent Dietsch, Vincent Ruckly et Christophe Hannesse

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