- Un entraîneur du Nautic Club Nîmois a été mis en examen jeudi pour viol et agressions sexuelles sur au moins sept victimes, d’anciennes élèves mineures au moment des faits.
- L’enquête avait été lancée suite à la plainte il y a un d’une ex-nageuse du club, qui avait dénoncé des « viols » et des « attouchements » infligés entre ses 11 et 15 ans.
- Lors de sa garde à vue, le mis en cause « contestait l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés », selon la procureure.
En un an à peine, les témoignages se sont enchaînés. Un entraîneur de natation du Nautic Club Nîmois a été mis en examen jeudi 20 novembre pour viol et agressions sexuelles sur au moins sept anciennes élèves mineures, a indiqué vendredi le parquet de Nîmes. Le mis en cause a été « interpellé à son domicile parisien le 18 novembre »
, détaille la procureure Cécile Gensac dans un communiqué, précisant que, lors de sa garde à vue, il « contestait l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés »
.
En novembre 2024, une ancienne nageuse du club avait déposé plainte contre son entraîneur de natation pour des viols et agressions sexuelles (nouvelle fenêtre) commis entre 1995 et 1999, quand elle avait entre 11 et 15 ans. « J’ai longtemps hésité à porter plainte »
, a témoigné la victime auprès de l’AFP, convaincue que sa plainte a « fait boule de neige »
(nouvelle fenêtre).
« Au début, je pensais vraiment que j’étais la seule. Quand j’ai commencé à en parler autour de moi, des personnes m’ont contactée et j’ai découvert que
nous étions plusieurs
(nouvelle fenêtre)«
, a-t-elle déclaré.
Des actes commis dans les douches collectives ou les toilettes, selon les élèves
Cette ancienne élève raconte avoir « subi des viols dans les douches collectives des vestiaires des femmes, et ce, à plusieurs reprises »
et décrit « des attouchements »
, notamment sur sa poitrine, « des pénétrations digitales et des frottements »
sur son corps.
L’enquête menée depuis avril par la brigade de protection de la famille de la police judiciaire de Nîmes révèle que six autres femmes aujourd’hui majeures ont témoigné « avoir elles aussi été victimes d’agressions sexuelles alors qu’elles étaient entraînées par le même entraîneur, entre 1994 et 2009 »
, précise la procureure.
L’une d’elles, élève à la fin des années 1990, relate des « attouchements »
et se souvient d’« un climat malsain »
(nouvelle fenêtre) alimenté par cet homme, « qui passait dans les vestiaires »
alors qu’elles étaient « en train de se changer ». « Dans les toilettes, il m’avait embrassée, puis il m’avait touchée »
, confie la plaignante, qui était alors âgée de 15 ans.
Un signalement déjà lancé au parquet en 2021
Selon un document consulté par l’AFP, un signalement a été transmis au titre de l’article 40 par la Fédération française de natation le 11 septembre 2024 auprès du procureur de Nîmes. En 2021, Jérôme Duret, membre du comité de direction du club de 2019 à 2023, avait déjà signalé les faits au parquet après qu’un père de famille s’était plaint de propos tenus par l’entraîneur envers sa fille. Ce dernier avait dénoncé des propos dégradants et inadaptés (nouvelle fenêtre), a-t-il expliqué à l’AFP. Sollicité par l’AFP, le club n’a pas souhaité réagir « compte tenu de la procédure pénale en cours »
.
Parmi les victimes, l’une d’elles raconte aussi une tentative de viol qu’elle aurait subie en 2006, à ses 17 ans, pendant que l’entraîneur lui faisait passer le diplôme du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique. « Un soir, on s’est croisés dans un bar, il m’a invitée à boire un verre chez lui mais les choses ont dérapé, il a tenté de me violer »
, explique-t-elle, précisant être allée porter plainte dès le lendemain au commissariat de Nîmes et avoir été à nouveau entendue il y a trois mois.

