L’organisation d’élections représente toujours un cout pour les communes.
La décision d’Emmanuel Macron de convoquer des législatives anticipées, fin juin et début juillet, a donc entrainé des dépenses non prévues par ces collectivités.
Le JT de TF1 a rencontré certains maires qui en appellent à l’État.

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Le 13H

La maire de Pibrac (Haute-Garonne) est agacée, et elle le fait savoir. Elle vient d’envoyer un courrier au président de la République pour contester le cout des élections législatives anticipées. « L’idée, c’était que chacun prenne conscience que quand il y a une décision au niveau national, ça implique au niveau local, alors que normalement, ce n’est pas à nous de payer », explique Camille Pouponneau au JT de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article. 

Pour la commune, le cout s’élève à 18.762 euros, et le premier poste dépense, ce sont les salaires. Car il a fallu trois semaines de préparation, impliquant beaucoup d’heures supplémentaires pour le personnel municipal. « En amont des élections, il faut préparer les salles, le matériel dont on a besoin. Et quand les élections sont finies, il faut tout ranger », souligne la maire. 

Pour l’heure, l’État n’a pas l’intention de rembourser davantage

À Pibrac, cette dépense imprévue représente l’achat des livres de la médiathèque pour un an, ou encore la moitié des fournitures scolaires. Le budget de l’année va donc déborder, il va falloir trouver une solution. « Évidemment, je ne vais pas renoncer aux livres scolaires, ni aux affaires scolaires, parce que c’est une priorité de notre mandat. Donc on a décalé un peu dans le temps un recrutement pour gagner quelques mois de salaire », poursuit Camille Pouponneau.

À Ramonville-Saint-Agne, à quelques kilomètres de Pibrac, l’État remboursera 2800 euros, laissant à la charge de la commune plus de 13.000, soit l’équivalent de 60 arbres plantés. « Bien entendu, on va continuer notre politique de biodiversité mais pour autant, il va falloir trouver les financements et arriver à faire des économies ailleurs », détaille l’édile, Christophe Lubac, qui a l’impression de subir un choix présidentiel. « Quand on prend une décision et que c’est les autres qui la financent, il est parfois de bon aloi de se dire qu’on peut donner un coup de main aux collectivités qui ont à financer ces décisions », poursuit-il.

Toutes les communes ont dû mettre la main au portefeuille pour organiser les législatives anticipées, or l’État n’en rembourse qu’une infime partie. L’Association des petites villes de France a donc adressé une lettre de réclamation à Gérald Darmanin, précisant que « le montant de la subvention, qui s’élève à 44,73 euros par bureau de vote et de 10 centimes par électeur, n’a pas été révisé depuis 2006. »

« Ce qu’on demande, c’est de réévaluer ce montant et de faire en sorte qu’on soit remboursés très vite », détaille Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes de France. 

Pour l’heure, l’État n’a toutefois pas l’intention de rembourser davantage.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : P. Mislanghe, J. M. Lucas

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