« Notre maison est la prochaine » : à Los Angeles, des sinistrés sidérés dans une ambiance de fin du monde

Deux jours après leur déclenchement, les incendies continuent de dévorer Los Angeles.

Plusieurs quartiers ont été ravagés et les flammes menacent désormais Hollywood, antre du cinéma américain.

Ce jeudi 9 janvier, au moins cinq personnes ont perdu la vie dans les feux.

Des images de fin du monde. Depuis deux jours, des incendies dévorent Los Angeles, obligeant les pompiers du comté de la ville à déployer des efforts désespérés pour contenir les flammes. Après avoir ravagé plusieurs quartiers, les feux s’approchent désormais de Hollywood, quartier emblématique du cinéma américain. Tandis que de nombreux barrages de police sont installés sur Hollywood Boulevard, les résidents tentent d’évacuer. La situation semble presque hors de contrôle.

100.000 personnes évacuées

« A 6h, on a commencé à entendre des hélicoptères. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui ne va pas. On a reçu une alerte. J’ai dit au manager qu’il fallait évacuer. Il m’a dit oui, en effet, c’est comme ça », explique Jean-Pierre Houdin, venu à Los Angeles pour visiter la ville. 

Cernée par les flammes, la cité des Anges est aussi paralysée par les embouteillages. 100.000 personnes ont quitté les lieux. Des milliers de villas ont été réduites en cendres. Laetitia Hallyday fait partie des nombreux sinistrés. Sur les réseaux sociaux, elle déclare : « On a tout perdu. Il ne reste plus rien. J’ai vu notre maison partir en cendres, impuissante face aux flammes qui ont tout emporté. »

Les flammes ont consumé tous les rêves que nous avions depuis des années.

William, habitant de Los Angeles dont la maison a brûlé

« C’est notre maison, on voit que c’est la prochaine », désigne une habitante de Los Angeles, devant une maison, bientôt happée par la fumée de l’incendie. « On est en train d’évacuer », se désole-t-elle tandis qu’un membre de sa famille raconte son impuissance. « Je suis angoissé, bouleversé », souligne-t-il, le regard fixé sur sa résidence qu’il doit se résigner à abandonner aux flammes.

D’autres habitants font le choix de rester. « J’essaie de sauver ma maison des braises qui s’envolent. Tant que ce ne sont pas des flammes, je peux la sauver », espère un autre résident, un tuyau d’arrosage à la main, le regard sur le ciel menaçant et les feux qui se rapprochent. Et pour certains, ces tentatives ne suffisent pas. 

Devant sa maison complètement détruite, une habitante parvient à trouver deux assiettes, miraculeusement intactes. « Ça fait 20 ans qu’on habitait là. Tous mes souvenirs. C’est ce qui fait le plus de mal, les photos, les vidéos… », souligne-t-elle. « Les flammes ont consumé tous les rêves que nous avions depuis des années. Tout ici a été réduit en cendres », se désole William, un autre résident de la ville californienne, devant ce qu’il reste de sa résidence.

Depuis mardi, les foyers se multiplient autour de la ville de Los Angeles à cause de ces vents violents. Des rafales jusqu’à 160 km/h qui éparpillent les braises, tels des feux d’artifice, sur des kilomètres. « D’ordinaire, les vents de la force d’un ouragan sont accompagnés de pluies diluviennes. Mais ceux-là sont combinés à des conditions de sécheresse extrêmes », constate la maire de Los Angeles, Karen Bass.

Rien ne semble pouvoir arrêter les flammes, si ce n’est l’océan, ultime rempart aux incendies. À Malibu, la capitale américaine du surf offre un spectacle apocalyptique après le passage des incendies. Connue pour ses plages de sable fin, la ville les voit aujourd’hui couvertes de cendres.