- Les parents de l’enfant de 8 ans, tué sur le bassin d’Arcachon le 21 mai dernier après avoir été percuté par un pêcheur lors d’une sortie en mer, prennent la parole.
- Ils prennent la parole pour rendre hommage à leur enfant et faire évoluer la loi pour permettre le maintien en détention provisoire des accusés récidivistes.
Un enfant de 8 ans a perdu la vie, mercredi 21 mai, sur le Bassin d’Arcachon, lors d’une sortie en mer. Alors qu’il naviguait sur un petit dériveur, en plein cours de voile, il a été percuté mortellement par un bateau de pêche. « On avait besoin de vous dire à quel point c’était un enfant merveilleux, et qui apportait énormément de joie partout ou il passait »
, témoigne dans le sujet ci-dessus sa mère, Cécile Mano.
Survenue vers 15h30, juste devant le port, la collision s’est produite à environ 50 mètres du rivage, sur une zone où opère habituellement le club de voile concerné, dans une bande côtière où la vitesse de navigation est limitée à 5 nœuds (9,2 km/h). L’enfant, qui était scolarisé à l’école Paul Bert, participait à une activité comme une dizaine d’autres enfants sur l’eau. Il se trouvait seul à bord de l’Optimist, utilisé généralement pour l’initiation à la voile. « Le pauvre enfant a été percuté, puis il est décédé sur place. Il y a eu une tentative de réanimation, mais le choc a été très violent »,
a déclaré à l’AFP cette source proche de l’enquête. Sorti de l’eau en arrêt cardiorespiratoire, après la collision en mer, l’enfant a été déclaré décédé à 16h50.
Selon l’enquête, le pêcheur impliqué naviguait à une vitesse excessive, et sous l’emprise de stupéfiants : de la cocaïne et du cannabis ont été retrouvés dans son sang. Le mis en cause dit ne pas avoir vu le bateau de Benjamin : « À cet endroit, il devrait être à cinq nœuds. Il était à plus de 15 nœuds. Donc ça signifie quoi sur la route : en ville, on est à 50 km/h. C’est comme s’il était à 150 km/h »,
explique
Cédric Mano, le père de Benjamin. « Il savait que c’était une école. Et quand on passe devant une école, quand on voit qu’il y a une sortie scolaire, on ralentit »,
poursuit-il.
Notre fils mérite que nous fassions évoluer la loi. Il y aura une jurisprudence Benjamin
Notre fils mérite que nous fassions évoluer la loi. Il y aura une jurisprudence Benjamin
Cédric Mano, père de Benjamin
Le 17 juin, l’accusé a été remis en liberté dans l’attente du procès : « C’est une décision que nous respectons, mais que nous ne comprenons pas »,
dit la mère de Benjamin. Mais si la remise en liberté est choquante pour la famille, elle est logique du point de vue de la loi, assure l’avocat du pêcheur. « Le danger est appréhendé par les juges qui décident de vous remettre en liberté. N’oublions pas que la loi dit :
‘la détention provisoire doit être exceptionnelle’. Est-ce que c’est à l’opinion publique de dire, cette faute est très grave, vous devez aller en détention provisoire ?
« , interroge Maître Arnaud Dupin.
Cette loi, les parents de Benjamin veulent la faire évoluer. Le pêcheur responsable de l’accident mortel de leur enfant a déjà fait l’objet de deux condamnations pour conduite sous stupéfiants. Dans ce cas de figure, le maintien en détention jusqu’au procès serait justifié, plaident-ils. « Il faut combien de morts, combien de transgression des règles, pour considérer qu’une personne est dangereuse ? Notre fils mérite que nous fassions évoluer la loi. Il y aura une jurisprudence Benjamin »,
affirme Cédric Mano dans le sujet du 20H de TF1 à retrouver en tête de cet article.
Le pêcheur encourt actuellement une peine maximale de 10 ans de réclusion, lors du procès qui devrait avoir lieu en 2026.