À peine nommés, Bruno Retailleau et Didier Migaud se livrent déjà un bras de fer.
En cause : le supposé laxisme de la justice et la nécessité de la réformer pour lutter contre l’immigration.

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Déjà, des tensions apparaissent. Ces dernières heures, les ministres de l’Intérieur et de la Justice, le premier issu de la droite conservatrice et le second de la gauche socialiste, se livrent à un bras de fer par médias interposés. Bruno Retailleau, au Figaro puis au 20 heures de TF1, et Didier Migaud, invité du journal télévisé de France 2 lundi soir, ne sont pas d’accord et ils se le sont fait savoir avant même de s’être rencontrés. 

« Il a ses convictions. (…) Je dois moi aussi montrer de l’autorité, de la fermeté, faire en sorte qu’il n’y ait pas d’impunité, mais tout en faisant en sorte que l’État de droit soit respecté, que les procédures soient respectées », a dit le garde des Sceaux sur France 2. Dans le même temps sur TF1, Bruno Retailleau disait : « Ça ne sert à rien d’appréhender des malfaiteurs si ensuite ils sont relâchés. Ça, ça sera le dossier de mon collègue Didier Migaud. » 

Ou encore : « Il faut qu’on revoie un certain nombre de cadres pour changer une politique pénale qui a laissé s’installer ce droit à l’inexécution des peines. Il faut qu’il y ait des peines prononcées, que les peines prononcées soient des peines exécutées, il faut construire des prisons. Ça n’est pas mon domaine, mais j’en parlerai très librement avec Didier Migaud ».

« La justice est indépendante dans notre pays »

Sur France 2, le susnommé prévenait : « Il doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie. Il faut redonner confiance aux citoyens dans leurs institutions, dans la justice aussi parce qu’il y a le sentiment parfois que la justice est lente ou ne condamne pas suffisamment. Ce n’est pas toujours exact ».

Les échanges plutôt froids se sont poursuivis ce mardi matin. « L’indépendance des juges, oui, mais il y a la souveraineté du Parlement et du peuple français à travers les lois que le Parlement peut voter », a répondu le ministre de l’Intérieur sur CNews/Europe 1. « Ce n’est pas le problème des magistrats en tant que tel, c’est pas le problème du garde des Sceaux en tant que tel, c’est le problème des textes qu’il faut changer », selon le ministre de l’Intérieur, qui a cité la justice des mineurs. « Je pense qu’il doit y avoir des modifications législatives. » Lequel des deux hommes aura le dernier mot ?


J.F.

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