Les échanges entre François Bayrou et les partis politiques semblent patiner en vue de la composition d’un gouvernement.
L’ambition du Premier ministre est toujours de faire de premières nominations avant Noël, voire d’ici la fin de la semaine.
Il pourrait compléter la liste de la future équipe gouvernementale début 2025.

Suivez la couverture complète

François Bayrou nommé Premier ministre

Inlassablement, la même question se répète : quand connaîtra-t-on la composition du futur gouvernement ? Rares sont ceux qui ont la réponse, peut-être le Premier ministre François Bayrou ne l’a-t-il pas lui-même. Après deux entretiens avec le président de la République pour discuter de « l’architecture » de la future équipe gouvernementale mardi, le nouveau résident de Matignon doit de nouveau se rendre à l’Élysée ce mercredi pour aborder le même sujet. De là à révéler des noms dès ce mercredi soir ? Ce matin sur TF1, le chef des députés MoDem Marc Fesneau a fait part d' »échanges très avancés » sur la composition du gouvernement, sans s’engager sur une date pour sa nomination. 

Selon les bruits de couloirs recueillis mardi à l’Assemblée nationale par TF1info, l’option privilégiée par le Premier ministre pourrait être celle d’une nomination en deux temps. Les ministres de plein exercice pourraient être connus en premier, avant Noël voire d’ici la fin de la semaine pour se mettre au travail rapidement ; et les ministres délégués et secrétaires d’État début 2025. 

Une équipe « avant Noël »

Marc Fesneau a répété que « la volonté du président de la République et du Premier ministre » était d’avoir une équipe « avant Noël », rappelant qu‘ »on a vu ce que c’était d’attendre », en référence au gouvernement de Gabriel Attal démissionnaire pendant deux mois cet été. « Il y a besoin que les équipes puissent se constituer dans les ministères avant Noël pour que, dès la rentrée, les choses puissent se mettre en ordre », a-t-il ajouté. 

François Bayrou et Emmanuel Macron souhaitent nommer un gouvernement resserré, composé de quelque 25 ministres. L’objectif du couple exécutif est « de partir de ce que nous avions constitué autour de Michel Barnier », appelé le « socle commun », qui allait des députés macronistes et alliés aux Républicains, a précisé Marc Fesneau. « Et après, de regarder si on peut élargir avec des personnalités », sans « rentrer dans la logique des débauchages », tout en envisageant « des ouvertures à des personnalités qui viennent des horizons de la gauche », a-t-il ajouté. L’idéal de François Bayrou serait d’avoir un tiers de ministres issus de la droite, un tiers du « bloc central » et un tiers de la gauche.

Des desiderata incompatibles

Mais à l’heure actuelle l’objectif semble encore loin. Le Parti socialiste a déjà exclu de participer à un gouvernement Bayrou, et Les Républicains n’ont toujours pas donné de réponse, estimant ne pas avoir obtenu assez de garanties sur la feuille de route du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a estimé mercredi que les conditions « ne sont pas réunies » pour qu’il reste au gouvernement. Parlant au nom de son parti, il a expliqué que LR « essaiera de voir dans les jours prochains si un certain nombre d’obstacles sont levés ». « Ce serait un comble que le gouvernement tire à gauche alors que la France, elle est à droite », a-t-il prévenu après une rencontre avec le Premier ministre dans la matinée. 

La composition du gouvernement sera-t-elle également retardée par l’agenda du président de la République ? François Bayrou a laissé entendre lundi que pour finaliser son gouvernement d’ici la fin de semaine il avait besoin « que le président soit là ». Or jusqu’à dimanche le chef de l’État va se rendre à Bruxelles, Mayotte, Djibouti puis en Éthiopie.

Enfin, il faudra faire avec les menaces de censure qui se font de plus en plus nombreuses à mesure que le temps avance et que François Bayrou multiplie les faux pas, comme son aller-retour express à Pau pour présider son conseil municipal lundi soir. Le Rassemblement national estime ce mercredi que s’il fait les mêmes erreurs que Michel Barnier pour construire son budget François Bayrou sera censuré. Et le Parti communiste et les Écologistes, un temps enclins à négocier et collaborer avec le Premier ministre, estiment d’après les mots de Marine Tondelier que « jour après jour, heure après heure » il « est en train d’écrire le récit de sa propre censure ».


Justine FAURE

Partager
Exit mobile version