Un obusier gît au sol près d’une maison endommagée suite à des échanges de tirs nocturnes entre le Pakistan et l’Afghanistan, à Chaman (Pakistan), le 6 décembre 2025.

Quatre civils et un soldat ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi en Afghanistan lors d’échanges de tirs avec le Pakistan dans une région frontalière, nouvel épisode de l’affrontement entre les deux pays depuis début octobre. Un porte-parole du gouvernement afghan, Hamdullah Fitrat, a précisé que cinq personnes ont été blessées. Le gouvernement pakistanais n’a lui pas fait état de victimes à ce stade.

Les autorités talibanes d’Afghanistan et le gouvernement du Pakistan se sont mutuellement accusés d’avoir débuté les hostilités qui ont cessé tard dans la soirée de vendredi, selon Kaboul.

« Malheureusement, ce soir (vendredi, ndlr), la partie pakistanaise a commencé à attaquer l’Afghanistan à Kandahar, dans le district de Spin Boldak, et les forces de l’émirat islamique ont été forcées de riposter », a affirmé sur le réseau social X le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid.

« Il y a peu de temps, le régime taliban afghan a eu recours à des tirs (sans qu’il n’y ait eu de) provocation » le long de la frontière, a écrit pour sa part, également sur X, le porte-parole du Premier ministre pakistanais, Mosharraf Zaidi. « Nos forces armées ont immédiatement réagi de manière appropriée et intense », a-t-il ajouté.

« Les tirs étaient très intenses »

« Un obus de mortier a été tiré et a touché mon frère quand il allait dans une autre pièce (de la maison). Au début, nous n’avons pas pu le secourir car d’autres obus tombaient, puis nous l’avons emmené à Kandahar et il n’est resté vivant que jusqu’à deux heures du matin (locales) », a témoigné auprès de l’Agence France Presse (AFP) un résident de Spin Boldak, côté afghan, Shamshullah, 40 ans, qui a préféré taire son nom de famille.

« Il y a eu des tirs puis les tanks ont aussi commencé à tirer et des obus de mortier ont touché notre maison », a aussi raconté à l’AFP Mahmood Khan, un habitant dont deux cousins et une nièce ont été blessés.

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Un correspondant de l’AFP du côté pakistanais de la frontière, à Chaman, a entendu des tirs d’artillerie et des explosions. « Les tirs étaient très intenses. A cause des obus de mortier qui ont atterri à proximité de notre maison, des fragments métalliques ont volé partout. Quatre membres de notre foyer ont été blessés », a déclaré à l’AFP Mehmood Khan, un habitant du côté pakistanais.

Le « cessez-le-feu ne tient plus »

Les relations bilatérales, envenimées par des questions sécuritaires récurrentes, se sont fortement détériorées ces derniers mois jusqu’à se transformer à la mi-octobre en un affrontement armé d’une ampleur inédite qui a fait environ 70 morts.

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La fermeture de la frontière depuis le 12 octobre empêche les échanges commerciaux bilatéraux d’ordinaire importants entre ces deux pays.

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Une trêve avait été entérinée le 19 octobre après une médiation du Qatar et de la Turquie, mais elle n’a pas empêché des tirs près de la frontière. Des négociations engagées en Turquie en vue de parvenir à un cessez-le-feu durable ont échoué début novembre.

Le 25 novembre, Kaboul avait accusé le Pakistan d’avoir frappé des régions frontalières, faisant dix morts dont neuf enfants, ce qu’Islamabad avait démenti.

Le Pakistan avait considéré le 28 novembre que le « cessez-le-feu ne tient plus », en raison, selon lui, « d’attaques majeures » de « groupes terroristes » soutenus selon lui par l’Afghanistan comme les talibans pakistanais (TTP).

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Le Monde avec AFP

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