• Le chef de l’État a réuni à l’Élysée les signataires de l’accord trouvé ce samedi entre les différentes forces politiques calédoniennes, qui crée un « État » pour l’archipel.
  • Saluant un « chemin inédit », Emmanuel Macron s’est réjoui d' »une innovation complète, à la hauteur de la complexité » de ce territoire du Pacifique.
  • Ce texte « concilie l’aspiration à l’autodétermination et le lien avec la France », a-t-il assuré.

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Un an après les émeutes, un accord historique sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie

Une « nouvelle page pour l’avenir » de l’archipel. Au terme de dix jours de réunion près de Paris, pour définir l’avenir institutionnel de ce territoire du Pacifique Sud, les forces politiques calédoniennes sont parvenues à trouver un accord (nouvelle fenêtre) ce samedi 12 juillet. Un futur « État de la Nouvelle-Calédonie » va voir le jour, une décision « historique », a salué Emmanuel Macron peu après l’annonce. Face aux signataires, reçus en début de soirée à l’Élysée, le chef de l’État les a à nouveau vivement félicités, rendant hommage à un texte qui « force le respect ».  

« Sur le cadre institutionnel, vous avez inventé un chemin », avec l’objectif d’« évite(r) à nouveau la fracture », a souligné le président. « Après deux accords et trois référendums, la Nouvelle-Calédonie, par ce que vous avez signé, ouvre une nouvelle page de son avenir, dans un lien serein avec la France (nouvelle fenêtre)« , a-t-il encore salué, encadré par le Premier ministre François Bayrou, le ministre des Outre-mer Manuel Valls, et les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. 

Quant à la « formule » trouvée au terme de ces négociations, « celle d’un État de la Nouvelle-Calédonie, au sein de l’ensemble national », elle constitue « une innovation complète, à la hauteur de la complexité de votre territoire », a-t-il estimé. Elle est « respectueuse des Calédoniens, de ceux d’hier, d’aujourd’hui, de demain », mais aussi « de la République », a-t-il fait valoir, assurant qu’elle « concilie l’aspiration à l’autodétermination et le lien avec la France »

« Vous avez collectivement montré un exemple », salue le président

Concrètement, l’accord prévoit la création d’une nationalité calédonienne (nouvelle fenêtre), et les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficieront de la double nationalité française et calédonienne. « Un symbole fort, exigeant, qui doit permettre de fonder un destin commun, et en aucun cas de justifier des discriminations », a développé Emmanuel Macron. 

Par ailleurs, un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution sera créé, et pourra être reconnu par la communauté internationale. Dès dimanche, « le gouvernement s’attellera au travail constitutionnel, organique et législatif, permettant de donner une réalité à cet accord », a promis le président. Avant de poursuivre solennellement : « Nous sommes à l’aboutissement d’un processus, celui entamé il y a presque quarante ans (…). Le chemin que vous avez réussi à construire collectivement est inédit, et il force le respect »

Le chef de l’État a ainsi longuement salué l’esprit de « responsabilité » des négociateurs du texte, issus de toutes les forces politiques du Congrès calédonien, qui s’étaient réunis à Bougival (Yvelines). Et s’est dit conscient de « toutes les difficultés » que ces derniers vont désormais rencontrer pour défendre le projet d’accord une fois de retour dans l’archipel, une tâche délicate de l’aveu même des signataires. Un des points de l’accord stipule notamment que le corps électoral local (nouvelle fenêtre) sera ouvert aux résidents en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans à partir des élections provinciales de 2031, alors qu’une réforme de ce corps électoral avait été à l’origine des émeutes de mai 2024 (nouvelle fenêtre), qui ont fait 14 morts.

« Je trouve que ce que vous avez collectivement construit force le respect et est un modèle (…). Vous avez collectivement montré un exemple, qui est que la politique, c’est reconnaître la part de l’autre », a assuré Emmanuel Macron. Se disant « reconnaissant », il a répété à plusieurs reprises : « vous avez bien fait ». « Maintenant, nous allons continuer, (…) et vous pouvez compter sur le gouvernement, l’Assemblée et le Sénat, et vous pouvez compter sur moi », a-t-il conclu. 

M.L. avec AFP

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