Les applaudissements adressés à deux reprises par l’Hémicyle à la délégation du Congrès de Nouvelle-Calédonie présente en tribunes, mardi 1er octobre, à l’Assemblée nationale, sont de bon augure. Le territoire, a promis le premier ministre, sera traité à la hauteur de « la crise d’une gravité exceptionnelle » qu’il traverse depuis l’insurrection indépendantiste du 13 mai. Lors de sa déclaration de politique générale, Michel Barnier a, de fait, éludé l’actualité générale des outre-mer pour se concentrer sur les attentes des Néo-Calédoniens. « Je m’y emploierai personnellement », s’est engagé le nouveau chef du gouvernement.

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Le travail qui s’ouvre « sur la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie et la recherche d’un consensus politique sur son avenir institutionnel » sera piloté par une délégation interministérielle, « dans la durée ». Les dégâts immédiats sont estimés à plus de 2 milliards d’euros, et le territoire aurait déjà perdu un quart de son produit intérieur brut. La déclaration de politique générale ne se prête pas aux chiffres, et beaucoup dépendra de la future loi de finances, mais l’effort gouvernemental doit s’afficher sur le temps long.

Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, se rendront à Nouméa prochainement en « mission de concertation et de dialogue », a annoncé M. Barnier. Cette initiative, évoquée depuis de longs mois, doit servir à réamorcer un dialogue politique. Elle permet d’enterrer officiellement la mission précédente des trois fonctionnaires nommés par le chef de l’Etat, en mai, dont aucune conclusion n’a été rendue publique. En lieu et place, indépendantistes et non-indépendantistes réclamaient une mission de haut niveau politique coordonnée avec l’exécutif. « La décider est une marque de considération énorme », salue Philippe Gomès, chef du parti Calédonie Ensemble (droite modérée).

Mécontentement du député loyaliste Nicolas Metzdorf

Le premier ministre a décidé de reporter les élections provinciales prévues fin 2024 sur le Caillou, « jusque fin 2025 ». Un projet de loi organique sera rapidement soumis au Parlement pour organiser ce scrutin, qui scellera les nouveaux rapports de force entre indépendantistes et partisans de la France.

En associant la tenue de ces élections à un élargissement du corps électoral soutenu par les loyalistes mais rejeté par les indépendantistes, l’exécutif avait fait déraper le dossier calédonien. Ce projet constitutionnel de réforme du corps électoral formalisé sous la précédente législature « ne sera pas soumis » au Congrès de Versailles, a assuré M. Barnier. « Le président de la République le confirmera aux élus de Nouvelle-Calédonie lorsqu’il les réunira au mois de novembre », a-t-il ajouté, exposant le modus operandi qui s’impose entre les deux têtes de l’exécutif.

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