Dans la nuit du 18 au 19 août, une reconstitution a mobilisé 450 gendarmes et entraîné la fermeture complète de l’axe routier traversant Saint-Louis.

Trois personnes ont été placées en détention provisoire dans l’enquête sur la mort du gendarme Nicolas Molinari, et six autres ont été mises en examen, a annoncé mercredi le parquet de Nouméa. Le gendarme mobile, âgé de 22 ans, avait été tué d’une balle dans la tête le 15 mai 2024, deux jours après le déclenchement de violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie.

Outre les trois détenus, une quatrième personne est assignée à résidence sous surveillance électronique et cinq autres sont placées sous contrôle judiciaire, a précisé dans un communiqué le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas. Parmi ces neuf mis en cause, l’un l’est pour « meurtre et tentative de meurtre », trois pour « complicité de meurtre et de tentative de meurtre » et les cinq autres pour « association de malfaiteurs en vue de commettre un crime ».

Quatorze morts, dont deux gendarmes

Nicolas Molinari avait été atteint alors qu’il se trouvait assis, à la place du conducteur, dans un bus de gendarmerie stationné à proximité du fief indépendantiste de Saint-Louis. L’expertise balistique a établi que le tireur « avait utilisé une arme longue équipée d’une lunette de visée » et se trouvait à une distance de 200 à 230 mètres, selon le communiqué du procureur.

Deux tireurs présumés ont été identifiés : l’un fait partie des personnes placées en détention, l’autre a été tué lors d’un affrontement avec les gendarmes le 19 septembre 2024 dans la tribu de Saint-Louis.

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L’enquête, « menée de manière particulièrement minutieuse », a permis d’identifier et mettre en cause dix personnes, originaires de la tribu de Saint-Louis. « Les investigations se poursuivent notamment pour identifier formellement l’auteur du tir mortel », souligne le parquet. Dans la nuit du 18 au 19 août, une reconstitution sous haute surveillance a mobilisé 450 gendarmes et entraîné la fermeture complète de l’axe routier traversant Saint-Louis.

Les violences de 2024, liées à une réforme visant à élargir le corps électoral pour les élections provinciales malgré le désaccord du camp indépendantiste, ont fait 14 morts, dont deux gendarmes, Nicolas Molinari et Xavier Salou. Ce dernier est décédé d’un tir accidentel au sein d’une caserne, avant un départ en mission.

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Le Monde avec AFP

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