
La France a achevé le cycle de modernisation de ses missiles nucléaires, a annoncé jeudi 13 novembre le ministère des armées. Désormais, la dissuasion nucléaire française dispose de missiles modernisés tant pour les sous-marins que pour les avions Rafale, aussi bien ceux de l’armée de l’air et de l’espace que ceux de la marine.
Catherine Vautrin, la ministre des armées, s’est félicitée du tir d’essai réussi jeudi du missile ASMPA-R (air sol moyenne portée amélioré rénové), sans charge nucléaire, par un Rafale de la marine. La mise en service opérationnelle a été signée lundi par la ministre et ce tir « parachève la manœuvre de renouvellement des capacités de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française », selon un communiqué du ministère.
La force aéronavale stratégique est composée d’appareils Rafale Marine pouvant porter le feu nucléaire depuis un porte-avions. L’autre composante aéroportée de la dissuasion est assurée par les forces aériennes stratégiques de l’armée de l’air et de l’espace.
A la fin d’octobre, le ministère avait annoncé la mise en service de la nouvelle version des missiles intercontinentaux (M51.3) déployés dans les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la composante océanique de la dissuasion.
Le contexte nucléaire s’est durci
A l’instar de toutes les puissances nucléaires qui modernisent et améliorent sans cesse leur armement pour conserver la crédibilité technique de leur dissuasion, la France travaille déjà à la prochaine étape, le futur missile air-sol nucléaire de 4e génération, à l’horizon de 2035, et le missile balistique M51.4.
Le contexte nucléaire s’est considérablement durci ces derniers mois, avec les essais par la Russie de nouvelles armes, les déclarations du président américain, Donald Trump, sur l’éventuelle reprise d’essais d’armes nucléaires, et la montée en puissance nucléaire constante de la Chine.
Devant les sénateurs, le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, a jugé la semaine dernière « l’atmosphère sur le nucléaire préoccupante », en pointant « un niveau de discours et d’agressivité (…) assez exceptionnel ».

