Les termes sont de ceux qui définissent un modèle économique dynamique, où les entrepreneurs savent mutualiser leurs investissements en matière première et s’ajuster aux perturbations exogènes. Pourtant, c’est bien le marché illicite des drogues qui est passé au crible de la dernière étude de l’Office français des drogues et des tendances addictives (OFDT) sur « l’offre de stupéfiants en France », parue ce lundi 27 janvier.

Ce document dépeint une circulation massive, n’épargnant aucune région. Trois grandes tendances se combinent dans ce « marché hyper adaptable », selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’OFDT : « Une augmentation soutenue de la production mondiale des principales drogues (sauf l’héroïne, du fait de l’interdiction de la culture de l’opium en Afghanistan depuis avril 2022) ; une dynamique de circulation en France en hausse constante ; et une teneur toujours plus importante de la concentration moyenne de ces produits. »

Ce marché clandestin, qui a adopté les recettes marketing de l’économie légale, a connu ces dernières années une évolution rapide, surtout depuis la période du Covid, qui a agi comme un accélérateur. « On constate une professionnalisation des acteurs et une spécialisation des équipes dans la chaîne de valeur, souligne Yasmine Salhi, l’auteure de l’étude. Les réseaux de vente, de plus en plus multiproduits, ont un recours croissant au numérique et s’adaptent à la demande, notamment en proposant des achats fractionnés, pour 10 ou 20 euros par exemple. » Les applications sur smartphones gagnent des parts de marché au détriment des « fours » : 35 % des usagers de cocaïne s’approvisionnent via la livraison à domicile, contre 21 % en se déplaçant sur un point de deal, selon une enquête publiée en 2022.

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