Alors que la croissance ralentit et que les plans sociaux se multiplient, l’emploi résiste encore.
Le taux de chômage est quasi stable au dernier trimestre de 2024, selon l’Insee.
Pourtant, de nombreux postes restent à pourvoir et plusieurs secteurs se désespèrent.
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Grèves, plans sociaux… La France craque-t-elle ?
Depuis 3 mois, Jean-Max Ferré ferme sa brasserie Le Terminus à Marseille trois matins par semaine, car il manque de personnel. En effet, il devrait employer 16 personnes contre 12 aujourd’hui pour fonctionner à plein temps. « J’ai énormément de mal à trouver des gens qui soient motivés et compétents. Il faut accepter de faire beaucoup d’heures, d’être au service des gens, d’être ponctuel. On est vraiment dans un métier de service », explique le gérant. Des horaires décalés et un salaire de 1750 euros net pour 39 heures,des arguments pas assez convaincant pour certains candidats.
Ce n’est pas le seul secteur qui cherche coûte que coûte à embaucher. « Il y a des secteurs innovants, comme le secteur de la transition écologique, le numérique, l’aéronautique, l’intelligence artificielle. Et puis, il y a aussi des secteurs pénibles, où on a du mal à trouver de la main d’œuvre à cause des horaires, des salaires trop bas », détaille Claire Fournier, éditorialiste économie à TF1.
Les recruteurs ne s’estiment pas suffisamment aidés par les propositions de France Travail. Selon une étude, plus d’un recrutement sur deux se fait par le bouche-à-oreille. Et dans certains domaines, les formations ne sont pas compatibles avec les métiers proposés. Un décalage ressenti dans cet atelier textile que nous avons visité. Ici, on recherche des savoir-faire rares sur le marché de l’emploi. « Là, vous voyez, il y a trois machines. Normalement, il y aurait une personne supplémentaire. On a un collaborateur qui travaille seul sur les trois machines », nous explique Sylvie Plunian, directrice générale de Catova. Elle ne trouve pas de brodeur et sérigraphe. « Nous sommes contraints de recruter des collaborateurs qui n’ont pas les compétences adéquates et c’est nous qui les formons. En brodeur, il faut au moins une année de formation. Le temps qu’on passe à former nos collaborateurs, on n’est pas sur le rendement habituel », nous explique-t-elle.
En France, il faut 12 semaines en moyenne pour recruter un salarié. Un délai qui a de quoi décourager candidats et recruteurs.