Chaque année en France, 3.000 personnes sont victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone.
Une centaine de ces cas aboutissent à un décès.
Un couple avec enfant en bas âge, qui en a inhalé sans le savoir durant deux semaines, livre son expérience à TF1.

Suivez la couverture complète

Le 13H

Les Agences régionales de santé (ARS) ont beau lancer des alertes depuis plusieurs années, rien n’y fait. Car, chaque année, en France, 3.000 personnes sont touchées, 1.300 accidents sont recensés et une centaine de décès sont à déplorer. En cause : le monoxyde de carbone, gaz inodore et incolore, qui n’est irritant ni pour les yeux, ni pour la gorge, et dont les symptômes ne sont pas spécifiques, ce qui le rend encore plus difficile à identifier. Que se passe-t-il donc lorsqu’on en inhale sans le savoir ?

Un couple avec enfant en bas âge en a fait l’amère expérience. « On avait des maux de tête, des nausées… Moi, j’ai vomi deux fois, témoigne le papa, sous couvert d’anonymat, au micro de TF1, dans le reportage du JT de 13H visible en tête de cet article. En premier lieu, on pensait que c’étaient des symptômes liés à une maladie, un virus ou une intoxication. » Il n’en était rien.

Une fuite de gaz, probablement dans le conduit de la cheminée du bâtiment, a fait inhaler à la petite famille du monoxyde de carbone pendant deux semaines. Ensuite pris en charge par les urgences, les locataires ont réintégré le logement. Mais, malgré le gaz désormais éteint, ils vivent dans l’anxiété. « Ça nous met un peu la boule, on n’a pas forcément envie de revenir dans un endroit où on a failli mourir, confirme la maman. Comme on a eu un choc, on aimerait déménager au plus vite. »

Ce gaz toxique est en fait généré par une mauvaise combustion du charbon, du bois ou encore du gaz dans votre chaudière ou votre cheminée. Deux pics surviennent annuellement s’agissant des intoxications : en début d’hiver, lorsque les personnes réactivent leur appareil de chauffage, et lors des périodes de grand froid, où l’on observe une utilisation accrue des chauffages d’appoint, qui sont parfois inadaptés à certaines utilisations. C’est-à-dire quand on rallume ou augmente le chauffage.

Dans le détail, le monoxyde de carbone, une fois inspiré, remplace progressivement l’oxygène dans le sang. D’autres symptômes que ceux évoqués par le couple peuvent alerter : ceux faisant penser à une gastro-entérite ou à une grippe hivernale, les fatigues, les vertiges, mais surtout si d’aventure plusieurs personnes d’un même foyer ressentent les mêmes maux, si un animal change brusquement de comportement ou si les symptômes disparaissent lorsque l’on change de pièce.

Dès les premiers doutes, commencez par retenir votre respiration, ouvrez vos fenêtres, arrêtez votre chauffage d’appoint, quittez les lieux et appelez aussitôt les secours. Enfin, puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, pensez à entretenir régulièrement vos appareils de chauffage, à aérer votre intérieur dix minutes chaque matin et chaque soir pour renouveler l’air, même en hiver, et évitez de boucher les aérations. Pour vous assurer de ne prendre aucun risque, vous pouvez même vous munir d’un petit détecteur, « à placer à 20 cm du plafond », précise un technicien, contre 40 euros. Le prix de la tranquillité.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Stacy PETIT, Jean-Marc LUCAS

Partager
Exit mobile version