Partis en Himalaya pour une expédition, trois soldats français ont dû improviser une opération de sauvetage, à 6000 mètres d’altitude.
Deux alpinistes chevronnées, qui étaient bloquées sur une paroi depuis 48 heures, ont été sauvées grâce au courage et au sang-froid des militaires tricolores.

Un acte de bravoure et une immense fierté pour la France. Le 5 octobre dernier, des militaires français ont porté secours à deux alpinistes qui se sont retrouvées piégées à plus de 6000 mètres d’altitude dans l’Himalaya. Après 48 heures bloquées sur une paroi, dans un froid glacial et sans nourriture, la Britannique Fay Manners (37 ans) et l’Américaine Michelle Dvorak (31 ans) ont vu leur calvaire prendre fin grâce à l’intervention de soldats membres du Groupe militaire de Haute montagne (GMHM) de Chamonix. Les trois hommes se sont détournés de leur propre objectif dans ces montagnes indiennes pour les secourir. Les deux jeunes femmes étaient tombées dans un ravin à la suite d’un éboulement.

« Un sauvetage techniquement difficile »

Les hélicoptères de secours envoyés sur place pour leur porter assistance n’étaient pas parvenus à les rejoindre. Par chance, trois soldats tricolores se trouvaient dans le secteur. Dans la vidéo du JT de TF1 à voir en tête de cet article, l’un des militaires revient sur les conditions de ce sauvetage épique. « C’est un sauvetage techniquement difficile, car elles sont dans une paroi à environ 6000 m d’altitude et d’une raideur proche de la verticale. Ce qui a contribué au fait que les hélicoptères n’ont pas réussi à venir les chercher. Et nous, pour les rejoindre, on a deux journées de marche d’approche et une journée et demie d’escalade« , explique le soldat Clovis, l’un des militaires qui participé à cette opération de sauvetage.  

Pendant leur ascension, un éboulement avait sectionné la corde qui tenait l’un des sacs contenant une partie de leur matériel. En les rejoignant, les militaires français ont constaté combien cette paroi exposée sud était fragile. « La chaleur avait tendance à faire bouger les pierres. On s’en est rendu compte quand on s’est approché de la paroi. On est arrivé au pied de la paroi pas à la bonne heure et il y avait énormément de chutes de pierres et de glaces« , relate le lieutenant-colonel Jacques-Olivier. Les trois militaires ont mis 80 heures au total pour retrouver et mettre en sécurité les deux alpinistes. « On a imaginé le pire« , reconnaît le soldat Clovis. On a pensé peut-être aller chercher des corps sur la montagne. Quand on ramène deux personnes vivantes, on se dit qu’on l’a fait et que c’est une fin heureuse. »


Matthieu DELACHARLERY | Reportage TF1 : Sylvie Pinatel

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