Une enseignante du collège Les Ormeaux, à Fontenay-aux-Roses, a été agressée mardi 25 mars par d’anciens élèves de l’établissement.
Les faits se sont produits alors que la professeure de sport faisait cours dans un stade de la commune.
Les élèves de son collège, ainsi qu’une collègue très affectée, témoignent sur TF1.
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LE WE 20H
Une attaque qui suscite une vive émotion. C’est sur un terrain municipal de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) qu’une enseignante d’éducation physique et sportive (EPS) du collège Les Ormeaux a été agressée mardi 25 mars par d’anciens élèves de son établissement alors qu’elle était en charge d’un groupe d’élèves.
Sur place, trois adolescents de 13 ans ont voulu s’emparer du terrain pour jouer au football. La professeure de sport leur a alors demandé d’attendre la fin du cours. Deux d’entre eux s’en sont ensuite violemment pris à elle.
« Ça me choque »
« Ils l’ont frappée assez fort avec des coups de pied, des étranglements », témoigne auprès de TF1 un jeune garçon ayant assisté à la scène. « Il y a un élève qui lui a sauté dessus sur le dos, elle s’est débattue, elle a essayé de le contenir, mais ils étaient à deux sur une personne », affirme un autre. Parmi les jeunes agresseurs, l’un est un élève du collège Les Ormeaux, les autres sont des anciens élèves, déscolarisés après s’être fait renvoyer de l’établissement.
« Ça me choque de voir des élèves se défouler sur des enseignants de cette manière. Ils sont là pour nous, tous les jours… C’est affolant, surtout des élèves de cet âge », déplore un collégien de l’établissement. D’autres élèves sont encore ébranlés par la scène de violence. « J’ai l’impression que je ne suis pas très en sécurité dans ce collège quand je vois des personnes qui se font agresser », s’inquiète une jeune fille au micro de TF1. « Voir ça, c’est vraiment choquant, et on a même un peu peur maintenant d’aller au collège », abonde une autre.
La sécurité autour des collèges renforcée
Les collègues de la victime sont également bouleversés par cette agression. « J’ai pleuré et je suis retournée devant les élèves, parce que c’est ce qui nous est demandé et parce qu’ils ont besoin d’avoir quelqu’un qui leur dit : ‘Ça va aller' », confie Lisa Dupire-Angel, enseignante au collège Les Ormeaux. Avant d’ajouter, émue : « Mais quand vous, vous ne vous sentez pas bien, comment ils vont vous croire ? Et ça, j’aimerais que le système l’entende. »
Alors, comment protéger les enseignants à l’extérieur de l’établissement ? La mairie va bientôt les doter d’un bipeur d’alerte. « Il suffit d’appuyer sur la balise SOS », illustre Gabriela Reigada, première adjointe (UDI) à la mairie de Fontenay-aux-Roses, appareil en main. Les instituteurs des écoles primaires de la ville en possèdent déjà depuis quatre ans. Concrètement, ce bipeur va envoyer « une alerte spécifique à la police municipale et à la police nationale également », explique Gabriela Reigada.
La sécurité autour des collèges sera, quant à elle, bientôt renforcée. « On va mieux coordonner les sorties du collège avec les rondes de la police municipale. Par ailleurs, je vais enclencher ce qu’on appelle les procédures de rappel à l’ordre, qui consiste à convoquer les familles des enfants qui posent problème », annonce Laurent Vastel, maire (UDI) de Fontenay-aux-Roses.
Une enquête ouverte
Une enquête pour violences aggravées a été ouverte mardi, a indiqué ce vendredi le parquet de Nanterre, sollicité par l’AFP. Aucune garde à vue n’est en cours, a ajouté le parquet, précisant avoir été « parallèlement » saisi d’un signalement de l’établissement où enseigne la victime. Les deux adolescents soupçonnés de violences aggravés vont être convoqués par la police prochainement.
« Une enquête est en cours pour déterminer précisément la manière dont s’est passée l’agression inacceptable de cette professeure d’EPS », a déclaré de son côté le rectorat de Versailles à l’AFP, précisant que le troisième élève impliqué dans l’agression faisait l’objet d’une « mesure conservatoire » avant un conseil de discipline pour des « manquements antérieurs ».