Les Jeux olympiques reflètent à la fois l’état d’une société et la manière dont elle se présente au reste du monde. Les Jeux paralympiques n’échappent pas à cette double vocation. Toutefois, à la différence des autres athlètes, les parasportifs continuent d’évoluer dans un environnement hostile.

Alors que Paris accueille la 17e édition des Jeux paralympiques d’été pour la première fois de son histoire, les 237 athlètes français sont déterminés à entrer dans le top 8 des nations, sous la direction d’Alexis Hanquinquant ou de Nantenin Keita. Du côté des organisateurs, on espère la même ambition, du public la même ferveur. De la place de la Concorde au Stade de France en passant par le Grand Palais, Paris (et sa région), avec Thomas Jolly aux manettes, continuera à être sublimée aux yeux du monde. Incontestablement, la vitrine paralympique est cruciale pour améliorer la représentation du handicap.

Derrière la « magie des Jeux », que de désillusions pourtant ! Elle ne fera pas oublier à ces sportifs, ainsi qu’aux non-sportifs, ces 12 millions de Français à mobilité réduite, leurs accompagnateurs et guides, leurs familles, qu’être handicapé en France est un parcours du combattant. Au-delà des « parenthèses enchantées », il y a une société française et son rapport au handicap. Toujours se pose la question de l’accessibilité des 350 000 visiteurs en situation de handicap. Stations de métro, quais, ascenseurs, Paris et la région Ile-de-France sont une épreuve pour la mobilité des personnes en situation de handicap et/ou à mobilité réduite.

Des objectifs plus précis

Ce retard français est le reflet d’une société qui n’accorde pas au handicap la place qu’elle devrait malgré la loi nationale de 2005 et la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées de 2008.

Qu’il s’agisse de l’école, de l’accès aux infrastructures ou de l’emploi, les personnes handicapées sont les plus discriminées de France ! Selon le rapport 2023 du Défenseur des droits, le handicap occupe la première place (21 %) des saisines qui lui sont adressées, avant l’origine (13 %) et la santé (9 %). En Europe, la France se distingue par ses retards chroniques dans l’application de la directive européenne du 28 juin 2019 pour l’adaptation des services tels que la téléphonie, le commerce en ligne ou les services bancaires.

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Dans le sport, malgré un budget de 17 millions d’euros accordé notamment à la Fédération française handisport et à la Fédération française du sport adapté en 2021, les parasports restent confrontés à des défis qui ont attiré l’attention de la Cour des comptes. Dans une lettre adressée au ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques d’Amélie Oudéa-Castéra, l’institution de la rue Cambon recommandait, en juin 2022, des objectifs plus précis aux fédérations valides accueillant les parasportifs.

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