Les marnières sont d’anciennes carrières de craie qui ne sont plus exploitées et ont été recouvertes.
À ce jour, en France, plus de 200.000 de ces cavités souterraines ont été recensées.
Elles peuvent s’effondrer en un instant, en laissant apparaître des trous béants.

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Le trou de 5 mètres de profondeur est apparu du jour au lendemain dans le jardin de Raymond et Yvette. « On y vient tous les jours pour vérifier si les fenêtres ouvrent bien, s’il n’y a pas d’affaissement au niveau des maisons et s’il n’y a pas de fissures », explique le retraité en montrant les lieux, dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Eux, qui habitaient là depuis seize ans, ont dû être relogés, sans savoir quand – ou même si – ils allaient pouvoir revenir. « C’est un pincement au cœur, ça fait tellement de mal, surtout quand vous avez construit votre maison et que vous êtes obligé de la quitter », témoigne Raymond. 

60.000 marnières identifiées dans l’Eure, 80.000 en Seine-Maritime

Ces effondrements sont provoqués par d’anciennes carrières de craie, creusées il y a plus d’un siècle. C’est ce qui s’appelle une marnière. La craie extraite était utilisée pour amender les champs, et l’exploitation a été assez intensive dans certaines régions, du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle. Peu à peu, les marnières ont été oubliées, beaucoup n’avaient d’ailleurs même pas été déclarées lors de leur exploitation. C’est souvent à la suite de fortes intempéries que des effondrements peuvent se produire soudainement.

La maire de Saint-Mard-de-Réno (Orne) n’avait jamais vu de marnière aussi proche d’une habitation. « Ici, c’est vraiment très rare. À côté d’une maison, c’est plus dérangeant parce qu’on peut penser qu’elle a des galeries qui peuvent partir à droite et à gauche », explique Anne-Marie Guérin au micro de TF1. Des galeries ont justement été identifiées, et la mairie va devoir débourser 11.000 euros pour un sondage approfondi du sous-sol, sans compter les opérations de rebouchage qui seront nécessaires. 

À ce jour, dans l’Orne, au moins 1.000 marnières ont été identifiées, 60.000 l’ont été dans le département de l’Eure, et jusqu’à 80.000 en Seine-Maritime. Cet inventaire est pourtant incomplet, selon le Bureau de recherche géologique et minière. « On estime qu’on connaît actuellement environ 20% des marnières existantes. Il y en a plusieurs dizaines de milliers d’autres qu’on ne connaît pas. On ne connaît pas leur emplacement. On ne connaît pas leur état, et ces cavités souterraines finissent par s’effondrer », prévient l’ingénieur géologue Gildas Noury. Dernièrement, quatre chiens sont ainsi tombés dans une marnière de 30 mètres de profondeur.

Les routes peuvent également connaître ces surprises parfois dangereuses. Sur une départementale du Perche, une cavité de dix mètres de diamètre a été comblée avec de la terre. « Le sol peut encore s’affaisser. Il y a toujours une surveillance qui se fait derrière régulièrement, on fait un passage pour voir si ça bouge », explique le chef d’agence des infrastructures du Perche, Damien Pinart. À l’heure actuelle, plus de 200.000 cavités souterraines ont été recensées.


La rédaction de TF1info | Reportage : M. Stiti, L. Barbier, A. Santos

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