• Orange a annoncé la fermeture temporaire de son site de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, où travaillent environ un millier de personnes.
  • La direction indique avoir pris cette décision en raison d’une « montée des tensions » dans le quartier au cours des derniers jours, ce que réfutent les autorités locales.

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La France en proie au narcotrafic

Un sentiment d’insécurité. Le groupe Orange a annoncé, jeudi 27 novembre, la fermeture temporaire de son site de Marseille (Bouches-du-Rhône), où travaillent environ un millier de personnes. En cause, une « montée des tensions », notamment au cours des derniers jours. Les locaux de l’entreprise sont situés dans le quartier sensible de Saint-Mauront. Décrivant des « événements répétés sur la voie publique proches de la sortie du métro National » depuis le début de la semaine, la direction régionale du groupe a décidé de fermer le site pour deux semaines, en attendant « un retour à une situation apaisée dans le quartier »

La branche télécom de la CFDT des Bouches-du-Rhône indique dans un communiqué que les salariés ont été confinés mardi [25 novembre] du fait d’une « bagarre entre dealers » dans la rue, et a évoqué des précédents dans le quartier, notamment « une fusillade » le 23 octobre. « Le narcotrafic met les salariés en état de siège », déplore le syndicat. « Nous avons 1.000 collaborateurs terrorisés », a renchéri sur LCI Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC d’Orange, le syndicat des cadres, évoquant une situation de plus en plus tendue dans le quartier.

Une salariée du site d’Orange à Marseille témoigne sur LCISource : TF1 Info

La décision de fermer temporairement le site a été prise suite à des échanges de tirs qui seraient survenus ce jeudi 27 novembre en milieu de journée. « On a tous entendu quatre coups de feu. C’était pendant notre pause repas », a raconté sur LCI Nadège Poët, déléguée syndicale à la CFE-CGC d’Orange. Employée sur ce site depuis 25 ans, elle dit craindre pour sa vie. « On est extrêmement inquiet et on a peur », dit-elle. « Je vais travailler en scooter (…). Ce n’est pas ma veste de scooter qui va me protéger d’une balle perdue. Malheureusement, on a déjà eu des cas à Marseille », souligne-t-elle.

La solution, ça ne peut pas être la fermeture. Sinon, il n’y aurait plus d’entreprises ouvertes à Marseille

Olivier Méri, secrétaire départemental CGT Télécom des Bouches-du-Rhôn

De son côté, la CGT a demandé à la direction d’Orange de « sécuriser durablement le site ». Le syndicat estime que ce site « emblématique » ne doit pas fermer. « Y renoncer, plutôt que le sécuriser, serait un mauvais signal envoyé aux salariés et aux habitants des quartiers populaires », conclut la CGT.  « C’est vrai qu’il y a de la violence aux alentours du site. En même temps, on est dans les quartiers nord de Marseille », tempère Olivier Méri, secrétaire départemental CGT Télécom des Bouches-du-Rhône, contacté par TF1info. 

 » La solution, ça ne peut pas être la fermeture des entreprises dès qu’il y a de la violence aux alentours. Sinon, il n’y aurait plus d’entreprises ouvertes à Marseille », estime-t-il. « C’est un quartier où tout a été fermé et où il n’y a plus de services publics. Et maintenant, on s’étonne qu’il y ait de la violence », ajoute ce représentant syndical, qui juge la décision de fermer l’entreprise pour deux semaines « totalement disproportionnée ». « On y est depuis les années 1960 et on a toujours su gérer », explique le secrétaire départemental CGT Télécom.

La préfète de police déléguée des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, a pris la parole ce vendredi lors d’un point de presse. « Sur les appels 17, depuis le début de la semaine, nous n’avons eu aucun appel 17 de la société Orange », assure-t-elle.« Nous avons eu un seul appel d’un commerce, parce que quelqu’un est entré en disant qu’il aurait entendu des coups de feu. Quand la police s’est rendue sur place, elle n’a absolument rien constaté : pas de rixe, pas de personnes blessées, pas de douilles, pas de traces de sang », a-t-elle indiqué. Pour rassurer les salariés, les rondes et patrouilles de police vont être accentuées.

Matthieu DELACHARLERY

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