Il y a un an ou presque, la France vibrait au rythme des Jeux olympiques (JO) et paralympiques de Paris. Directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture, Thomas Jolly a signé des spectacles audacieux et hors norme. A 43 ans, cet acteur et metteur en scène de théâtre et d’opéra, adepte de propositions spectaculaires, à l’image de sa version remarquée de Starmania, a reçu, fin avril, un Molière d’honneur.
Je ne serais pas arrivé là si…
Si, en cours de français au collège, il n’y avait pas eu une lecture du Médecin malgré lui de Molière et cette première phrase de Sganarelle qui ouvre la pièce, que j’ai prononcée de manière extrêmement théâtrale, en tapant sur la table : « Non ! Je te dis que je n’en veux rien faire, et que c’est à moi de parler et d’être le maître. » J’étais en 6e, je ne connaissais pas le théâtre, c’était la première fois que je prononçais une tirade du répertoire. Mais je savais qu’il fallait « mettre le ton », et la professeure m’avait demandé de mettre une intention de colère.
Je l’ai fait et j’ai fait rire mes camarades. Soudain, ce n’était plus les mêmes rires quotidiens et difficiles à vivre que j’entendais dans la cour de récréation, dans le réfectoire, dans le bus. Ce rire différent s’est poursuivi au fil de ma lecture. Le soir, quand je suis rentré chez mes parents, je voulais faire du théâtre. J’avais le sentiment que c’était un endroit où, bien qu’on soit surexposé, on était protégé.
Quelles images gardez-vous de votre enfance dans le petit village La Rue-Saint-Pierre, en Seine-Maritime ?
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