Plusieurs immeubles, qui abritaient l’un des plus gros points de deal de la ville de Nice, ont été détruits sur ordre de la mairie.
Un labyrinthe urbain vidé de ses habitants qui était devenu, au fil des années, une des plaques tournantes de la drogue dans le département.
À la place, de nouveaux logements plus modernes vont être construits, ainsi que des espaces verts.

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Le 20H

La démolition a commencé dans un vacarme assourdissant. Un édifice de plusieurs étages a été détruit. Il était relié à un autre bâtiment qui sera, lui aussi, démoli. L’ensemble formait un labyrinthe urbain difficile d’accès pour les forces de l’ordre. « Donc là on est à l’angle entre le bâtiment n°8 et le bâtiment n°6. Et donc on est sur la zone du Porsche qui était le principal point de deal à l’abri », explique Nicolas Orsi, chef de projet chez Côte d’Azur Habitat en charge des démolitions à Nice. Les dealers y avaient pignon sur rue et y opéraient en plein jour, comme en témoignent ces tags encore visibles annonçant le prix de la marchandise, 25 euros les 50 grammes de cocaïne par exemple. 

Je souhaite que l’on terrorise les terroristes et narcotrafiquants

Christian Estrosi, maire de Nice

« C’est quand même une espèce de supermarché si vous préférez, plutôt à l’abri des regards, caché du reste de la zone », ajoute Nicolas Orsi. À la place, il y aura à terme de nouveaux logements plus modernes, mais surtout des espaces verts et des rues passantes. Faire fuir les trafiquants et les empêcher de revenir en redessinant le quartier des moulins, une stratégie assumée par le maire de Nice, Christian Estrosi. « Dès qu’il y a des points de deal dont certains essaient de s’emparer pour en faire des territoires perdus de la République, eh bien on frappe, on agit, on détruit. Je souhaite que l’on terrorise les terroristes et narcotrafiquants », martèle l’édile. Quarante familles vivaient ici et ont dû être relogées. 

« Les gens du quartier, des victimes collatérales »

Un déchirement selon le président d’une association de quartiers. « Il y en a qui ont vécu toute leur vie ici. Ils n’avaient jamais quitté leur bâtiment, donc c’est leur vie qui a basculé. Du jour au lendemain, tous les gens du quartier s’estiment victimes collatérales », souffle Nourredine Debbari. La police suit l’évolution du trafic de drogue dans la ville depuis des années. « On a trois secteurs où ça deale très concrètement. On part donc des Moulins, on se dirige vers les Liserons pour arriver jusqu’à l’Ariane », explique Laurent Martin de Frémont, secrétaire département du syndicat de police UN1TÉ. Selon lui, la destruction des bâtiments facilitera le travail des forces de l’ordre sur place, mais il craint que ça ne fasse que déplacer le problème. 

« Qui dit perte de point de deal, dit forcément récupération d’un autre point, parce que ce sont des sommes colossales qui sont brassées, équivalent à 20.000 euros parfois par jour. Donc, on peut clairement penser que le trafic se reportera sur un autre secteur », ajoute Laurent Martin de Frémont. Les travaux de démolition devraient s’achever avant la fin de l’année.


La rédaction de TF1info | Reportage : Julien Garrel, Christophe Napoli

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