- Le budget de l’armée représente aujourd’hui 880 euros par Français et par an.
- Une somme qui paraît considérable, mais qui reste très en deçà des besoins sur le terrain.
- L’enveloppe allouée aux militaires devrait largement augmenter d’ici à 2030.
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Le 20H
Ce n’est plus un secret : la France s’apprête à augmenter drastiquement son effort de défense. S’il s’élève pour 2025 à 50,5 milliards d’euros (hors pensions), la loi de programmation militaire prévoit qu’il atteigne 67,4 milliards d’euros en 2030. Cette somme est-elle suffisante pour maintenir notre armée prête à s’engager efficacement sur le terrain ? C’est la question à laquelle a voulu répondre le JT de TF1.
1,7% du PIB
Concrètement, le budget de l’armée revient à 880 euros par Français et par an. Mais attention, ce chiffre comprend les 10 milliards d’euros consacrés aux retraites des militaires. Sans les comptabiliser, la défense représente chaque année 1,7% du PIB. La France est donc encore loin des 5% demandés fin juin par Donald Trump aux alliés de l’Otan pour leurs dépenses de sécurité. L’Hexagone n’atteint même pas les 3,5% que le président américain demande pour les seules dépenses militaires d’ici à 2035.
L’effort est conséquent, et pour preuve : jamais une part aussi importante de notre PIB n’a été captée par les armées depuis 1970. Depuis, elle n’a fait que décroître. « On n’a pas du tout les moyens de notre ambition militaire
, s’inquiète François Lenglet, éditorialiste économique sur TF1-LCI dans le reportage en tête de cet article. On est déjà en déficit très important, de l’ordre de 170 milliards d’euros pour l’ensemble des comptes publics. Cela veut dire qu’il va falloir faire des choix, mais ça ne suffira pas. Donc, on peut imaginer qu’il y ait une part d’emprunt collectif, regroupant l’ensemble des pays européens qui, tous, sont face à la même nécessité »
, ajoute-t-il.
Mais à quoi servirait cet argent supplémentaire ? Selon les militaires, il faudrait d’abord reconstituer nos stocks de munitions, puis investir davantage dans nos batteries de défense anti-aérienne et dans des drones pour l’armée de terre. Ensuite, trois frégates et 30 Rafale pourraient être achetés, selon certaines sources.
Dernier point : un recrutement massif n’est pas à exclure. Devant la commission des Affaires étrangères au Sénat, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a laissé entendre le 1ᵉʳ juillet dernier que les armées pourraient compter à l’avenir plus de militaires. « Pour la première fois, va se poser la question telle qu’elle ne s’était pas posée jusqu’à présent, depuis la fin de la Guerre froide : est-ce qu’il faut augmenter le format de nos armées ? »
, s’est-il interrogé. Selon lui, pour que l’armée fonctionne de manière optimale, elle aurait besoin de 100 milliards d’euros par an.
