La France maltraite ses enseignants et, dans le même temps et sans y voir de contradiction, les ministres qui se succèdent proclament leur volonté de bâtir une école plus efficace. Les résultats de l’enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage Talis 2024, publiée mardi 7 octobre, sont désolants pour notre pays. Alors qu’on sait qu’il y a une concordance entre le degré de satisfaction et de reconnaissance des enseignants dans leur métier et les résultats de leurs élèves, la France figure parmi les pays où le sentiment de reconnaissance est le plus bas. Les enseignants français aiment leur métier mais leur métier est abîmé. L’enquête Talis 2024 vient opportunément le rappeler à celles et ceux qui imagineraient pouvoir réformer l’école sans revaloriser le métier d’enseignant : la France occupe la dernière place de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] quand on demande aux enseignants si la profession enseignante est valorisée par la société.

Il faut dire que ces dernières années ont posé beaucoup de problèmes aux enseignants, qui ont été déstabilisés jusque dans leur identité professionnelle. Les enseignants français comptent parmi les moins satisfaits de leurs conditions de travail, et cette insatisfaction a augmenté de 21 points depuis 2018.

Les enseignants en ont notamment assez d’être mis en cause par des gens qui ne connaissent pas leur métier, assez des réformes successives dont ils prennent connaissance trop souvent dans la presse, sans aucune concertation préalable et sans évaluation de ce qui avait été fait précédemment. On n’est pas autrement surpris d’apprendre que la France occupe l’avant-dernière place dans l’enquête Talis quand on demande aux enseignants si les décideurs politiques accordent de l’importance à leur avis…

Une meilleure formation

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