Neuf mois après sa visite en tant que ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin s’est de nouveau rendu à Marseille ce matin en tant que ministre de la Justice.
Il a dressé le bilan de l’opération « place nette », mise en place en mars 2024 pour mettre fin au trafic de drogue.
Le JT de TF1 est retourné dans la cité phocéenne pour constater les évolutions.

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Trafic de drogue : des opérations « Place nette XXL » lancées partout en France

À la Paternelle, une cité des quartiers nord de Marseille, les rires des enfants ont remplacé les cris des guetteurs. Pour Régis, c’est un immense soulagement. « C’est devenu tranquille, les enfants jouent, ils sortent l’après-midi, ils jouent au ballon alors qu’avant, c’était pratiquement interdit. Ça a porté ses fruits », dit-il dans le reportage ci-dessus. Il y a encore un an, cet habitant du quartier côtoyait l’horreur sous ses fenêtres. « Le dernier qui est mort ici, il est mort dans mon jardin. En temps normal, si vous étiez venu ici, vous n’auriez pas pu passer, il y aurait eu des barrages et tout », dit-il. 

Il y a toujours des réseaux, on vend toujours de la drogue, ça ne change pas.

Une habitante de la cité de la Castellane

Courant 2024, les opérations « Place nette » ont permis de recouvrir les graffitis sur les murs qui servaient de signalétique pour les points de deal. La principale route d’accès à la cité a été fermée, et plusieurs dizaines d’interpellations ont permis de mettre à l’arrêt les trafics dans cette cité. « On revit un peu, on va dire. On est plus en sécurité. On n’arrivait même pas à rentrer en voiture ici. Vous imaginez ? On avait peur », se souvient une adolescente. Sa mère ajoute : « La présence policière aussi, ça nous a rassurés. La CR8, quand on la voyait, on était vraiment content »

Mais le bilan est-il aussi positif partout ? La cité de la Castellane, l’un des plus gros points de deal de Marseille, était en mars dernier la vitrine des opérations « Place nette XXL », présentées par Emmanuel Macron. Les journalistes de TF1 y sont retournés cette semaine. Bilan : les trafiquants sont toujours présents. Ils surveillent toutes les entrées de la cité. Les habitants témoignent anonymement par peur des représailles. « Il y a toujours des réseaux, on vend toujours de la drogue, ça ne change pas », admet une riveraine. 

En outre, faute de faire fuir les dealers, la présence massive des CRS a été vécue de façon brutale par beaucoup d’habitants. « La façon dont ça a été fait, je ne suis pas rassurée. On a eu pas mal d’incidents au niveau des établissements scolaires où il y a eu des bombes lacrymogènes qui ont été jetées aux heures d’entrées et de sorties d’école. On n’a pas à subir. On aimerait que ça se fasse bien, dans de bonnes conditions. Il y a des enfants, des personnes âgées. Il n’y a pas que des voyous », s’insurgent ainsi deux habitantes. 

Ce jeudi matin, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, était en visite à Marseille, un territoire qu’il connaît bien en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur. Il avait fait de la lutte contre les narcotrafics une priorité. « Il faut mettre les moyens pour lutter contre cette criminalité organisée. Le point le plus important, sans doute, des prochaines semaines, des prochains mois, peut-être même des prochaines années, ce sont les moyens contre le blanchiment d’argent », a-t-il annoncé. 

Le parquet de Marseille compte aujourd’hui 120 points de deals actifs, c’est 60 de moins qu’il y a un an.


V. F | Reportage : Paul Géli et Philippe Fontalba

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