Après le Guardian au Royaume-Uni et La Vanguardia en Espagne, c’est le troisième quotidien européen qui quitte ces jours-ci le réseau social racheté par Elon Musk en 2022 : Ouest-France a ainsi annoncé, mardi 19 novembre, suspendre ses publications sur X, sans toutefois cesser d’intégrer des publications issues de la plateforme à ses articles.
D’après le communiqué du premier titre de presse régionale de France, cette décision a été prise en raison de la récente nomination d’Elon Musk au sein de l’administration Trump, mais aussi de la modification de l’octroi des « pastilles bleues ». Ces dernières certifiaient, avant le rachat par Elon Musk, de l’authenticité d’un compte. Ouest-France invoque aussi la façon dont « le réseau a modifié les conditions de blocage, nuisant ainsi à la sécurité des utilisateurs », regrettant en outre que celui-ci contribue « à l’empoisonnement du débat public, pourtant vital à la démocratie ».
« Pour ces raisons, et pour la défense des valeurs de notre média, attaché à la démocratie, à l’apaisement du débat et au respect de chacun, le directoire et la rédaction en chef ont collégialement décidé de suspendre les publications sur X », explique le communiqué de Ouest-France, ajoutant qu’il avait déjà réduit, depuis octobre 2023, le nombre de ses publications sur ce réseau social où il compte 688 000 abonnés.
Le Guardian (10,8 millions d’abonnés sur X) avait été mercredi 13 novembre le premier quotidien à annoncer suspendre ses publications à la suite de la nomination du patron de X, Elon Musk, à la tête d’une commission chargée de tailler dans la dépense publique aux Etats-Unis. Le journal espagnol La Vanguardia, 1,3 million d’abonnés sur X, lui avait emboîté le pas le lendemain. D’autres titres, comme la Sveriges Radio, la radio publique suédoise, ou les médias américains NPR et PBS, avaient choisi de prendre ses distances avec la plateforme et de cesser d’y publier dès 2023.