• L’association Utopia 56 a alerté, lundi 11 août, sur la situation précaire des migrants sans-abri, installés sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris.
  • Depuis six jours, quelque 250 personnes dorment sur place pour dénoncer la pénurie d’hébergements d’urgence pour les accueillir pendant l’été.
  • En plus de « souffrir de la chaleur », ils subissent une « tension » grandissante autour du campement.

Ils dorment à même le sol, sous des bâches de fortune, faute d’hébergements d’urgence. La situation « se dégrade » pour les quelque 250 personnes migrantes sans-abri, dont une centaine d’enfants, qui campent la nuit sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris depuis six jours, a alerté, lundi 11 août, l’association de défense des étrangers Utopia 56 (nouvelle fenêtre)

Celle-ci pointe les risques sanitaires liés au pic de chaleur attendu dans la capitale mais aussi sur des actes d’hostilité que subissent les familles avec enfants, en majorité, et les femmes seules, installées devant le bâtiment depuis le 5 août pour alerter sur la pénurie d’hébergements d’urgence.

Fièvre, insolation, vomissement…

Selon Médecins sans frontières, qui a organisé lundi des consultations, « les personnes sont épuisées, souffrent de la chaleur et plusieurs enfants ont de la fièvre ». Utopia 56 a fait état, avec le thermomètre en hausse, de cas d’« insolation », de « vomissements chez les bébés et de difficultés respiratoires »

L’association rapporte aussi une « tension » grandissante autour du campement : dans la nuit de dimanche à lundi, « deux hommes d’une vingtaine d’années » ont uriné délibérément sur une femme sans abri et ses enfants, a-t-elle dénoncé sur ses réseaux sociaux (nouvelle fenêtre). Une main courante a été déposée et un signalement transmis au procureur. Le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert une enquête pour violences en réunion, comme annoncé par Le Parisien (nouvelle fenêtre). Il n’y pas eu d’interpellation, selon la même source.

Qu’est-ce qu’il faut de plus pour que (les autorités locales) bougent ?

Nathan Lequeux, coordinateur de l’antenne de Paris d’Utopia 56

« La rue, la chaleur, et maintenant les agressions, qu’est-ce qu’il faut de plus pour que (les autorités locales) bougent ? », déplore Nathan Lequeux, coordinateur de l’antenne parisienne d’Utopia 56, qui exige de la ville de Paris et de la préfecture d’Île-de-France des solutions d’urgence. L’association, qui cherche des hébergements, explique être arrivée « au bout de ses moyens », de nombreuses structures d’accueil tournant au ralenti pendant l’été.

La ville de Paris, à qui les associations reprochent un défaut de mise à l’abri des femmes enceintes et des mères isolées avec de jeunes enfants, assure à l’AFP avoir proposé « dès mercredi soir des propositions d’hébergement pour ces publics, représentant 24 personnes sur site, et continuera à le faire ». La collectivité précise aussi avoir « transformé six sites municipaux en centres de mise à l’abri pour accueillir 1.015 personnes en familles depuis décembre 2023 ». La préfecture a assuré la semaine dernière qu’il « n’y a pas de fermeture de places (…) liée à la période estivale »

Y.R. avec AFP

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