Lors d’une marche organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, près de la place Taksim, à Istanbul, le 8 mars 2025.

Depuis cinq jours, Simge Günsan n’a pas beaucoup dormi. « Quand je me couche, j’ai l’impression que mes oreilles bourdonnent », confie-t-elle en tirant de profondes bouffées sur sa cigarette. Après treize ans de silence, cette comédienne et metteuse en scène de 38 ans a finalement décidé de raconter. Commencée par un apéritif convivial entre amis, une soirée de Nouvel An a viré au cauchemar.

Dans un post sobre publié sur les réseaux sociaux, Simge décrit les assiettes lancées au visage, une main qui l’attrape par les cheveux pour lui cogner la tête contre le mur, les coups de pied reçus alors qu’elle était à terre. Elle finira par échapper à ce déchaînement de violence en s’enfermant à double tour dans la salle de bains. Ismaïl Sagir, son petit ami de l’époque, assure, pour sa part, n’avoir gardé aucun souvenir de cette nuit alcoolisée. Seule une des deux équipes de théâtre avec lesquelles il travaillait a annoncé mettre fin à leur collaboration.

D’après les statistiques du réseau social X publiées par le site d’analyse de données Veriler ne diyor ?, ce sont plus de 5 000 utilisatrices et utilisateurs qui ont témoigné ou réagi sur la thématique des violences sexistes et sexuelles entre le 19 et le 26 août, la première semaine de ce mouvement. Les posts partagés ont cumulé plus de 30 millions de vues, dans ce qui est déjà qualifié de vague #MeToo dans le pays.

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