Un des parrains du milieu grenoblois des années 80 a été abattu ce mercredi 12 mars à la vue de tous sur une autoroute près de Grenoble.
Cet ancien caïd, âgé de 71 ans, avait été impliqué dans de nombreuses affaires, du proxénétisme à l’extorsion de fonds.

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Le 20H

Une scène de crime au milieu de l’autoroute A41. À 10h20, ce mercredi 12 mars au matin, une voiture blanche se rapproche d’une BMW grise et la prend pour cible. Des tirs de kalachnikov à travers la vitre touchent le conducteur. Il s’enfuit à pied, mais les assaillants reviennent à contresens et le percutent mortellement. Conséquence, la circulation a été coupée dans les deux sens entre Grenoble et Chambéry pendant plusieurs heures. Une arme a été retrouvée sur la chaussée. Les tireurs, eux, ont pris la fuite. Leur voiture, volée, a été retrouvée incendiée peu après les faits, à quelques kilomètres, sur un parking isolé.

Les gens avaient plus peur de ces deux frères-là que de l’ensemble des narcotrafiquants grenoblois

William Maury, délégué national Alliance

Qui était le conducteur tué ? Son nom est Jean-Pierre Maldera, 71 ans. Avec son frère cadet, Robert Maldera, ils étaient considérés comme les « parrains » du grand banditisme italo-grenoblois des années 80, ayant longtemps régné en maîtres sur la capitale des Alpes. Lorsqu’ils étaient plus jeunes, ils faisaient partie du « clan Maldera », une famille de gangsters dont de nombreux membres ont été incarcérés pour des activités d’extorsion de fonds, des attaques à main armée et des affaires de proxénétisme. 

Un habitant de Grenoble, interrogé par le 20H de TF1, s’en souvient. « Ce n’était pas forcément des gens recommandables. Je n’ai pas été surpris quand j’ai entendu le nom de Maldera », affirme-t-il dans le reportage visible en tête de cet article. Jean-Pierre Maldera avait un casier judiciaire avec « huit » condamnations prononcées entre 1978 et 1999, selon le procureur adjoint de Grenoble. Par ailleurs, en 2004, les deux frères avaient été écroués dans une affaire de grand banditisme, mais ils avaient été libérés en 2005 à la suite d’un vice de forme qui avait conduit à l’annulation de l’ensemble de la procédure.

Jean-Pierre Maldera vivait-il sous la menace de représailles ? Depuis dix ans, il s’était rangé, après la mystérieuse disparition de son frère en 2015, à 55 ans. Pour William Maury, délégué national Alliance, cela « peut venir de partout, tellement ils étaient multicartes ». « Vous pouvez avoir quelqu’un qui sort de prison récemment, vous pouvez avoir une histoire qui refait surface dix ans après. Les gens avaient plus peur de ces deux frères-là que de l’ensemble des narcotrafiquants grenoblois. C’est pour vous donner un peu l’ampleur de la famille », explique-t-il.

Une enquête pour meurtre en bande organisée a été ouverte pour identifier les assaillants.


V. F | Reportage TF1 : Florence DE JUVIGNY et Christophe BUISINE

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