Secrétaire général de « Reporters sans frontières », Christophe Deloire est mort ce 8 juin à l’âge de 53 ans.
Il occupait depuis 2012 la direction de l’ONG, spécialisée dans la défense de la liberté de la presse.
Le journaliste était hospitalisé depuis quelques semaines à Paris à cause de tumeurs au cerveau.

Âgé de 53 ans, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) Christophe Deloire est décédé ce samedi 8 juin à Paris. Une disparition annoncée par l’ONG au journal Le Monde puis confirmée par l’AFP. Le journaliste, engagé depuis plus d’une décennie en faveur de la défense de la liberté de la presse, se trouvait hospitalisé depuis plusieurs semaines. Une prise en charge qui faisait suite à la découverte tardive de tumeurs au cerveau, selon le quotidien du soir. Dans les rangs de RSF, on confie que cet homme de médias « a transformé l’association (…) en un champion mondial de la défense du journalisme« .

Une carrière de journaliste avant de prendre la tête de RSF

Né en Saône-et-Loire en 1971, Christophe Deloire a obtenu un diplôme à l’ESSEC avant de s’orienter vers le monde des médias. Ses premiers pas dans le journalisme ont été effectués à Arte et TF1, avant un passage de près de 10 ans dans la presse écrite au sein de l’hebdomadaire Le Point (de 1998 à 2007). On lui doit par ailleurs la réalisation de films documentaires et un passage dans le monde de l’édition. Lui-même auteur, il a publié une série d’ouvrages parmi lesquels Les islamistes sont déjà (2004), Sexus Politicus (2006) ou encore Circus Politicus (2012).

C’est du côté de l’enseignement que Christophe Deloire a fait évoluer sa carrière, prenant de 2008 à 2012 les commandes de l’une des plus grandes écoles de journalisme en France, le CFJ. Un poste qu’il a quitté en 2012 afin de devenir le Secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), des fonctions qu’il a occupées jusqu’à sa disparition. Il a contribué à augmenter le rayonnement international de l’ONG, celle-ci ayant successivement ouvert sous sa direction des bureaux à Rio de Janeiro, Londres, Taïwan ou bien encore Dakar.

Il y a un peu moins d’un an, en juillet 2023, Christophe Deloire avait été placé par Emmanuel Macron à la tête d’un comité de pilotage des États généraux de l’information (EGI). Des EGI que le chef de l’État avait souhaités pour « lutter contre toutes les tentatives d’ingérence et donner aux journalistes le meilleur cadre pour remplir leur mission essentielle ».  « Pilier du dispositif, infatigable défenseur du droit à l’information, Christophe a marqué les travaux des États généraux de l’information dès leur lancement par son engagement, ses convictions, son énergie, son écoute, mais aussi son humanité« , ont réagi les membres de ces EGI dans un autre communiqué.

« Ses combats se poursuivront »

À peine la disparition de Christophe Deloire était-elle confirmée que des hommages se multipliaient sur les réseaux sociaux. Ceux de journalistes ou d’acteurs du monde associatif tout d’abord, à l’instar du président de SOS racisme, Dominique Sopo : « Face à la répression des journalistes en Algérie ou au raid de Bolloré sur le JDD, j’avais pu apprécier la constance de ce défenseur d’une presse libre. Pensée aux siens », a-t-il glissé. 

Des élus ont aussi partagé leur émotion. Il est « bouleversant de savoir qu’il a consacré les derniers mois de sa vie à se battre pour un renforcement du droit à l’information de qualité en France, et en même temps pour la vie », a réagi la députée LFI Raquel Garrido. Son confrère socialiste Iñaki Echaniz a quant à lui salué la mémoire d’un « défenseur acharné de la liberté et de l’indépendance de la presse ». 

Pour la députée Renaissance Céline Calvez, « profondément attristée par la disparition brutale de Christophe Deloire », il ne fait aucun doute que « ses combats se poursuivront ». Notons enfin la réaction de l’ancienne ministre Isabelle Rome, qui fut jusqu’en juillet dernier chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances. Elle estime ce samedi que « la liberté de la presse et la dignité humaine perdent un de leurs plus grands défenseurs », adressant des « pensées à sa famille », ainsi qu’aux journalistes endeuillés par cette disparition.

Emmanuel Macron a quant à lui salué un « enquêteur, formateur, président d’ONG » qui « avait le journalisme au cœur » et dont le « combat universel reste le nôtre« .


TD

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