Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rétorqué, mardi 13 mai, aux menaces d’Israël en cas de reconnaissance d’un État palestinien.
« Personne ne dictera sa position à la France », a lancé le patron du Quai d’Orsay, en affirmant que Paris « croit à une solution politique durable pour la région ».
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« Personne ne dictera sa position à la France. » Alors qu’Israël a menacé les pays qui feraient le choix de reconnaître un État palestinien, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a haussé le ton, mardi 13 mai, pour répondre à son homologue hébreu.
« Toute tentative (de reconnaissance) unilatérale (…) ne fera que nuire aux perspectives futures d’un processus bilatéral et nous poussera à prendre des mesures unilatérales en réponse », a lancé la veille le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, en guise d’avertissement.
« La France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l’intérêt de la sécurité d’Israël comme dans l’intérêt de la sécurité des Palestiniens », a justifié Jean-Noël Barrot devant l’Assemblée nationale. « Notre objectif est de réunir le plus grand nombre possible de pays qui pourraient reconnaître l’État de Palestine et d’autres qui pourraient normaliser leurs relations avec Israël pour que cette décision qui appartient à la France rendent possible l’existence même d’un État de Palestine. »
Un État palestinien reconnu « en juin » ?
Près de 150 pays reconnaissent l’État palestinien. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. Le 9 avril dernier, Emmanuel Macron a ouvert la voie à une reconnaissance « en juin », à l’occasion d’une conférence que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations Unies, à New York, pour relancer la solution à deux États, palestinien et israélien. Une solution toutefois rejetée par Benyamin Netanyahou.
« Notre objectif, c’est, quelque part en juin, avec l’Arabie saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs », avait expliqué le locataire de l’Élysée au micro de France 5. « Je le ferai (…) parce que je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas. »