Le fracas des armes arrive en échos angoissants de plusieurs régions du monde. La plus proche : l’Ukraine. D’où l’intérêt de lire le précis de Guillaume Ancel intitulé Petites leçons sur la guerre (Autrement, 208 pages, 21 euros). L’ancien élève de Saint-Cyr et lieutenant-colonel constate que toquent à notre porte aujourd’hui, à grands coups de canons, des dirigeants qui font de la guerre leur mode de gouvernance, tels le président russe Vladimir Poutine. Face à ces bellicistes, nous sommes bien démunis. La France a réorienté notre défense en corps expéditionnaires légers. Guillaume Ancel fait le mea culpa de sa génération, née dans les années 1960, qui a cru dépassé le temps des batailles rangées.

A ce stade, rien de bien nouveau, simplement un nécessaire état des lieux. Mais l’auteur s’interroge sur un autre point, à ses yeux fondamental. Sommes-nous, Français et Européens, moralement prêts à faire la guerre ? Ce qu’il traduit ainsi dans le sous-titre de son essai : « Comment défendre la paix sans avoir peur de se battre », mouture contemporaine de « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».

Guillaume Ancel constate que Vladimir Poutine joue, autant que de la faiblesse numérique de nos armées et de nos chars Leclerc, de nos angoisses d’un conflit meurtrier ou d’une apocalypse nucléaire. Le président russe met en scène sa brutalité et son jusqu’au-boutisme. « Il veut nous faire peur », résume l’auteur.

Former une garde européenne

Or, l’exemple ukrainien démontre que la détermination d’une nation est capitale. Massivement mobilisé, ce peuple tient tête depuis trois ans à une armée qui se présentait comme la deuxième du monde. A cette aune, et c’est son message d’espoir, l’auteur voit dans les sociétés française et européenne suffisamment de résilience pour résister à la tentation de capituler à l’avance. Nous devons rejeter la propagande des régimes qui veulent nous intimider et leurs relais dans le pays qui disent inutile de se battre pour le Donbass, comme le futur collaborationniste Marcel Déat en mai 1939 refusait de « mourir pour Dantzig ».

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