En 2024, au moins 15 000 professionnels exercent le tatouage comme activité principale, selon le Syndicat National des Artistes Tatoueurs.
Démocratisé, le tatouage n’est cependant pas sans risque et peut, dans certains cas, provoquer des allergies ou des infections.
Des complications rares qui peuvent être traitées facilement, mais qui, parfois, imposent le recours à un détatouage par laser ou chirurgie.

Longtemps considéré comme marginal et sulfureux, le tatouage n’a cessé de se démocratiser. Un Français sur cinq est aujourd’hui tatoué. Discret ou extra-large, minimaliste ou graphique, sur le dos ou sur le bras… À chacun son style pour affirmer sa personnalité. Si la cicatrisation se fait la plupart du temps sans encombre, au bout de trois à quatre semaines, il arrive cependant que des complications apparaissent, au premier rang desquelles des allergies, voire des infections. La faute à la nature des encres et à la qualité de la peau. Que faire en cas d’allergie et comment les éviter ? Explications.

Allergie à un tatouage : bien choisir son encre

Se faire tatouer n’est pas une décision à prendre à la légère. D’abord parce que c’est un engagement à vie qu’il faut bien mûrir avant de se lancer. Mais aussi parce qu’encrer sa peau n’est pas sans risque. En effet, l’allergie est la complication la plus fréquente suite à un tatouage, assure l’Assurance Maladie sur son site internet. « Elle survient surtout pour des encres rouges ou de couleurs dérivées comme le rose ou l’orange« , assure le Dr Nicolas Kluger, dermatologue à l’hôpital Bichat (Paris), dans un article d’Ouest France paru en 2023. En cas d’allergie à l’encre, la zone tatouée rougit, gonfle et/ou démange. Des lésions, plus ou moins importantes, peuvent également apparaître (réaction urticarienne, éruption rouge aussi appelée érythémateuse…). « Ces réactions sont imprévisibles et peuvent arriver dans des délais allant de quelques semaines à plus de 40 ans après le tatouage« , précise la Fondation Ezcema à Santé Magazine.

De l’allergie à l’infection

Lorsque l’on se fait tatouer, les aiguilles créent une petite plaie dans la barrière cutanée, en perçant la peau. De quoi laisser le champ libre à des infections bactériennes le temps de la cicatrisation. « Cette petite plaie qui cicatrisera en quelques semaines peut être la porte d’entrée à des infections bactériennes, notamment à des staphylocoques« , note la Fondation Eczéma. Abcès, cellulite ou érysipèle, l’infection est le plus souvent locale. « Ces infections restent fort heureusement rares et d’évolution favorable en quelques jours dans la grande majorité des cas« , précise la Fondation. Elles surviennent généralement si le tatoueur n’a pas respecté les normes d’hygiène ou si le client n’a pas suivi les soins recommandés par le professionnel du tatouage.

Quel traitement contre une allergie au tatouage ?

Pour calmer une allergie au tatouage, le Dr Kruger préconise d’utiliser « une pommade à base de corticoïdes le temps de la poussée« . Une crème cicatrisante peut aussi être une bonne option. Dans le cas où la réaction est trop étendue et douloureuse, le retrait du tatouage est recommandé. Pour ce faire, un détatouage au laser doit être envisagé, voire une chirurgie si nécessaire. Reste que selon Dre Nina Roos, dermatologue, interrogée par Santé Magazine, « même en cas de symptômes modérés, il vaut mieux consulter un professionnel de santé. Les médecins sont en effet tenus de déclarer tous les cas à l’ANSM (L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ndlr), ce qui permet de renforcer le dispositif de vigilance sanitaire« .

Comment limiter les risques d’allergie ?

Pour éviter tout risque d’allergie, il est primordial de prendre quelques précautions. Dans un premier temps, il convient de bien choisir son tatoueur et de s’assurer qu’il respecte les règles d’hygiène. Il est par ailleurs impératif de suivre les recommandations données par son tatoueur. À ce titre, une feuille d’informations doit vous être remise post tatouage. Si vous avez des maladies dermatologiques chroniques (psoriasis, lichen plan, lupus…), il est préférable d’éviter de vous faire tatouer quand la maladie est active. Enfin, soyez vigilant quant au choix de la couleur de l’encre de votre tatouage. Les encres bleues sont par exemple déconseillées en cas d’allergie connue au cobalt et les encres de couleur verte sont à éviter pour les personnes sujettes à des allergies de contact au chrome. En cas de doute, consultez votre médecin.

Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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