Kyiv, le 26 mars,

Chères lectrices, chers lecteurs,

Il est 5 heures, il fait presque jour. Depuis des mois, je me lève aux aurores et regarde mon bébé Marian tandis qu’il dort. Mon compagnon, Dima, reste éveillé jusqu’à 4 heures et je prends le relais. On peut ainsi dormir chacun plusieurs heures d’affilée et, surtout, suivre la situation en temps réel pour être prêts lors des attaques de drones. Elles sont plus nombreuses depuis le début des négociations entre les Etats-Unis et la russie [Olga et Sasha ont choisi de ne pas mettre de majuscule à “russe” et “russie”].

Toutes ces actualités ont accompagné la venue d’Olga et de Zakary à Kyiv. Le matin de leur arrivée, le 9 mars, papa, moi et notre amie Olya sommes allés les chercher à la gare. Maman est revenue avec eux, car elle était en vacances en France. Je garderai l’image d’Olga avec le petit Zakary sur le quai, tenant les fleurs jaunes que papa lui avait apportées. On ne s’était pas vues depuis quinze mois ! Mais, dès les premiers instants, je n’ai plus pensé ni à la distance ni au temps qui nous avaient séparées.

J’ai adoré la rencontre d’Olga avec Marian, avec Dima aussi, car ils ne se connaissaient pas vraiment. Depuis, ma sœur habite chez nous et nous vivons notre routine de jeunes mamans ensemble : les siestes, l’allaitement, les promenades et les retrouvailles familiales, amicales. Olga réunit tout le monde autour d’elle. Avant de venir, elle était angoissée à l’idée d’emmener son fils dans un pays en guerre et j’étais bien incapable de la rassurer. Maintenant, elle ne pense au danger que lors des alertes. Finalement, la situation est beaucoup plus facile à vivre sur place qu’à distance.

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